Real OM : une soirée pleine de regrets au Bernabéu

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Marseille a fait trembler le Real Madrid au Santiago Bernabéu mais s’incline 2-1, entre courage, polémiques et occasions manquées.

L’OM retrouvait la Ligue des champions après trois longues années d’absence et ce retour avait tout d’un baptême du feu. Le tirage au sort leur avait réservé l’épreuve ultime : affronter le Real Madrid, dans son antre mythique du Bernabéu. Résultat final, une défaite 2-1, des regrets plein la tête et une sensation étrange. Marseille a montré du caractère, a ouvert le score, a résisté grâce à un Rulli exceptionnel, mais repart les mains vides après des décisions arbitrales très contestées. Retour sur cette soirée où l’OM a goûté à la fois au parfum enivrant de l’Europe et à son amertume.

Un début timide avant l’éclair de Weah

Dès le coup d’envoi, les hommes de Roberto De Zerbi se sont présentés avec prudence. Une attitude presque craintive, reconnaîtra l’entraîneur italien, qui a regretté cette entame trop frileuse. Mais peu à peu, les Phocéens ont pris confiance. Les nouvelles recrues, encore en rodage, ont trouvé leurs marques. O’Riley, Vermeeren ou encore Paixão ont commencé à se libérer et à poser le ballon. Puis vint la 22e minute. Mason Greenwood, parfaitement dans le pressing demandé par son coach, récupérait haut et offrait un caviar à Timothy Weah. Froid comme la lame, l’Américain ajustait Courtois et ouvrait le score. L’OM exultait, De Zerbi jubilait. Marseille menait au Bernabéu, et ce n’était pas un rêve.

Rulli, gardien d’un soir d’anthologie

Le héros de la soirée côté marseillais reste sans contestation Geronimo Rulli. Le portier argentin a tout simplement réalisé une performance hors norme. Dix arrêts rien qu’en première période, treize au total, égalant un record vieux de quinze ans en Ligue des champions. Des mains fermes, des plongeons spectaculaires et une sérénité impressionnante face à la mitraille madrilène. Homme du match malgré la défaite, Rulli a retardé l’inévitable. Même Mbappé, qui voyait sa frappe fracasser la transversale, a buté sur lui. Benatia l’a résumé d’une phrase : « Rulli fait 3-4 parades de classe ». Oui, ce soir-là, Marseille tenait son mur.

Le coup de sang de Carvajal

À l’heure de jeu, la tension monta encore d’un cran. Alors que le score était de 1-1, Dani Carvajal craquait complètement. Une altercation absurde avec Rulli, un coup de tête insensé et une expulsion logique. Le Real se retrouvait à dix pour les vingt dernières minutes. Marseille avait alors une autoroute vers l’exploit. Mais non. Les Phocéens, paralysés, n’ont jamais su profiter de cet avantage numérique. De Zerbi ne l’a pas digéré : « Nous n’avons pas eu le courage d’aller chercher cette victoire ». Une leçon amère pour un groupe en apprentissage.

Les penalties au cœur des débats

Les grands rendez-vous européens ne sont jamais avares en polémiques et ce Real OM n’a pas échappé à la règle. Le premier penalty, sifflé contre Kondogbia sur Rodrygo, ne souffre d’aucune contestation. Mbappé transformait et ramenait son équipe à hauteur. Mais le second, celui du K.O madrilène, restera dans les mémoires. Une main de Medina sanctionnée à dix minutes de la fin, jugée extrêmement sévère par tous les acteurs marseillais. De Zerbi a parlé de honte, Benatia d’une décision très dure à encaisser. Même certains anciens arbitres espagnols ont douté de la justesse de la sanction. Mbappé lui-même a reconnu qu’il trouvait la décision « très sévère ». Quand même le buteur admet le doute, la polémique est inévitable.

Résumé du match en vidéo

Greenwood, symbole de l’état d’esprit voulu

Si Marseille n’a pas ramené de point, il a au moins trouvé des certitudes. Mason Greenwood, longtemps critiqué pour son manque d’efforts défensifs, a répondu présent. Son pressing constant, sa récupération décisive sur l’ouverture du score, son engagement total : tout reflète la patte De Zerbi. Le coach italien exige de ses attaquants le même travail sans ballon que les meilleurs mondiaux. Greenwood a montré qu’il pouvait endosser ce rôle. Une progression encourageante qui laisse augurer des lendemains plus ambitieux.

L’OM face à ses propres limites

Ce Real OM restera comme une soirée paradoxale. Marseille a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec une armada comme le Real, mais a aussi exposé ses manques. Le manque de courage dans les moments décisifs, l’incapacité à tuer un match pourtant à portée, la dépendance aux exploits de Rulli. Tout cela devra être corrigé si l’OM veut exister durablement en Ligue des champions. De Zerbi le répète : venir jouer au Bernabéu chaque année doit devenir une habitude. Mais pour franchir ce cap, il faudra plus de maturité et plus de tranchant.

Un goût d’inachevé pour Marseille

Le score final, 2-1, sonne cruel. Un but de Weah, des arrêts héroïques de Rulli, un Real réduit à dix et pourtant la défaite. Marseille est tombé, mais Marseille a existé. L’OM a retrouvé l’Europe, a retrouvé son public dans la plus belle des compétitions. Et même si la soirée se termine par des regrets, elle marque peut-être le début d’une histoire plus grande. De Zerbi et ses hommes l’ont compris : ce n’est qu’un point de départ.

Marseille devra maintenant confirmer lors des prochains rendez-vous européens, et prouver que ce Real OM n’était pas seulement un coup d’éclat.

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