Luca Zidane a dit oui à l’Algérie. Un choix fort, validé par la FIFA, qui marque une étape symbolique pour les Fennecs.

Luca Zidane Crédits : A. Perez Meca
Le gardien de 27 ans, fils de Zinédine Zidane, a décidé de tourner une page et d’en ouvrir une autre. Le 19 septembre 2025, la FIFA a officialisé son changement de nationalité sportive. Un événement qui dépasse le simple cadre sportif et qui suscite déjà beaucoup de débats.
Un choix qui résonne fort en Algérie
Luca Zidane ne sera plus seulement l’héritier d’un nom prestigieux, il sera désormais un acteur du destin des Verts. Le gardien du FC Grenade, pensionnaire de la deuxième division espagnole, a pris sa décision après des années à espérer une chance avec les Bleus. Mais cette convocation n’est jamais venue. Le règlement FIFA lui offrait la possibilité de représenter l’Algérie, et il l’a saisie. Et ce n’est pas tout : ce choix est chargé d’histoire. Car au-delà du football, Luca Zidane porte dans son sang les racines de Kabylie. Ses grands-parents paternels sont originaires du village d’Aguemoune, près de Boukhelifa. Pour les supporters algériens, voir le fils de Zinédine Zidane revêtir le maillot vert a une résonance immense, presque affective.
Un parcours façonné à Madrid
Né à Marseille le 13 mai 1998, Luca Zidane a grandi dans le sillage du Real Madrid. Dès l’âge de six ans, il a intégré la cantera merengue, profitant de la présence de son père, d’abord joueur puis entraîneur. Gardien prometteur, il a eu droit à deux apparitions avec l’équipe première entre 2018 et 2020. Mais la concurrence était trop forte. Alors il a dû s’exporter. Racing Santander, Rayo Vallecano, SD Eibar, et depuis 2024, Grenade. Une carrière modeste, loin des lumières de la Liga, mais solide. Luca Zidane a toujours été vu comme un gardien sérieux, travailleur, pas du genre à se reposer sur son nom. Sa trajectoire avec les sélections de jeunes françaises reste marquante. Près de 30 matchs disputés, de l’U16 à l’U20. Et surtout un souvenir gravé : l’Euro U17 2015 en Bulgarie. Demi-finale contre la Belgique, trois tirs au but stoppés, les Bleuets filaient en finale. Ils la remporteront, et Luca Zidane en restera un héros discret.
Une opportunité en or avec l’Algérie
L’arrivée de Luca Zidane tombe à point nommé pour l’Algérie. Depuis le retrait progressif de Raïs M’Bolhi, les Fennecs n’ont plus trouvé de gardien indiscutable. Alexis Guendouz a semblé s’imposer, mais Anthony Mandrea, Alexandre Oukidja et Mustapha Zeghba n’ont jamais vraiment lâché prise. Le poste reste ouvert, et Vladimir Petkovic le sait. Le sélectionneur, en poste depuis mars 2024, a souvent insisté sur l’importance de stabiliser les cages. Luca Zidane offre une alternative crédible. Formé dans une école d’excellence, habitué à la pression des grands clubs, il arrive avec un vécu différent. La CAN 2025 au Maroc approche, et l’Algérie a besoin de certitudes. Les Fennecs défieront le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan dans le groupe E. Autant dire que la présence d’un gardien solide pourrait peser lourd. Mais attention, Luca Zidane devra vite convaincre. Le public algérien est passionné, mais exigeant. Les cages des Verts ne se donnent pas, elles se gagnent.
Des débuts attendus avec prudence
Selon la Fédération algérienne, Luca Zidane ne sera pas convoqué dès octobre. L’Algérie jouera alors la Somalie à Oran puis l’Ouganda à Tizi-Ouzou. Deux matchs cruciaux pour valider la qualification au Mondial 2026. Les Verts n’ont besoin que d’une victoire, et ils sont déjà leaders du groupe G avec 19 points. Le vrai rendez-vous pour Luca est fixé à novembre, avec la CAN en ligne de mire. Si tout se passe comme prévu, il pourrait débuter sous le maillot vert dans la compétition reine du continent. Et là, il faudra être prêt, car le public marocain, les adversaires, la pression… rien ne lui sera épargné.
Le poids d’un nom, le poids d’un héritage
Impossible de séparer Luca Zidane de son patronyme. Le fils de Zinédine Zidane porte une histoire qui dépasse le football. Son père, jamais apparu sous le maillot algérien, avait toujours affiché son attachement au pays de ses parents. Son voyage en Algérie en 2006 reste gravé dans les mémoires. Accueilli en héros, il avait montré la force du lien entre les Zidane et la terre kabyle. Aujourd’hui, c’est le fils qui prend le relais. La fratrie Zidane reste d’ailleurs tournée vers le ballon rond. Enzo, l’aîné, a pris sa retraite en 2024. Théo, 23 ans, évolue à Cordoba. Elyaz, 19 ans, défend les couleurs du Betis Séville. Tous ont ce point commun : plusieurs nationalités, plusieurs héritages, un choix toujours à faire. Luca, lui, vient de trancher.
Réactions en France et en Algérie
En France, les médias n’ont pas tardé à commenter. Pour L’Équipe, c’est « un choix intime, stratégique et identitaire ». Le Parisien, de son côté, évoque « une opportunité pour l’Algérie, en quête de stabilité dans ses cages ». Les réactions sont vives, car le nom Zidane reste intimement lié à l’histoire des Bleus. Le voir briller sous un autre maillot, celui des Verts, a quelque chose de particulier. En Algérie, la décision est accueillie avec enthousiasme, mais aussi une pointe d’impatience. Les supporters attendent de voir si Luca Zidane peut s’imposer, ou s’il restera une figure symbolique. Dans tous les cas, l’impact est déjà énorme. Le nom Zidane est désormais inscrit sur les tablettes de l’histoire des Fennecs.
Un avenir à écrire avec les Verts
Le choix de Luca Zidane dépasse largement le rectangle vert. Il pose des questions de transmission, d’identité, d’appartenance. Mais pour l’intéressé, le plus dur reste à faire : prouver qu’il mérite cette place. La CAN 2025, les qualifications pour le Mondial 2026, les échéances ne manquent pas. Luca Zidane a franchi un cap. Il est désormais temps pour lui de montrer que ce choix n’est pas qu’un symbole, mais bien une étape décisive dans sa carrière.
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