Le Classique tant attendu entre l’OM et le PSG n’a pas eu lieu dimanche. La météo a bouleversé l’affiche et repoussé ce choc au lendemain. Entre sécurité publique, règlements appliqués à la lettre et enjeux sportifs décuplés, ce report soulève bien des questions.

Le duel entre Marseille et Paris, initialement prévu dimanche soir au Vélodrome, a été stoppé net par une décision préfectorale. Des pluies diluviennes annoncées, des risques de ruissellement, un contexte de vigilance orange : l’événement ne pouvait se tenir. C’est donc lundi 22 septembre, à 20 heures, que ce Classique reprendra vie, avec en arrière-plan des absents de taille et une drôle de coïncidence avec la cérémonie du Ballon d’Or.
Des conditions météo jugées trop dangereuses
La décision est tombée comme un coup de tonnerre, au sens propre comme au figuré. Le préfet Georges-François Leclerc a jugé que la rencontre présentait trop de risques pour la sécurité publique. Des précipitations massives, entre 70 et 90 mm, localement jusqu’à 120 mm, étaient attendues dans un créneau critique : pile entre 19h et 22h. Le Stade Vélodrome affichait complet avec plus de 65 000 spectateurs annoncés. Mais la vigilance orange pluie-inondation ne laissait aucune marge. Il n’était pas question de laisser des supporters coincés dans leurs voitures ou de risquer un mouvement de foule sous les orages. Les images de grêle et d’averses violentes annoncées par Météo-France ont achevé de convaincre les autorités.
Une décision préfectorale qui fait écho au passé
Ce n’est pas la première fois que le football marseillais plie face aux éléments. En octobre 2012, un OM-Lyon avait déjà été reporté en raison de rafales de mistral jugées dangereuses. Cette fois encore, la logique de précaution l’a emporté. « Le risque orageux pour les spectateurs et les joueurs » a suffi à justifier un report. Le préfet a assumé ce choix, rappelant que la sécurité passait avant le spectacle.
L’application stricte du règlement de la LFP
Une fois le couperet tombé, la Ligue de Football Professionnel n’a eu qu’à dérouler son règlement. L’article 548 prévoit qu’en cas d’intempéries, le match est automatiquement reprogrammé le lendemain, sauf conditions extrêmes. C’est donc lundi à 20h que l’affiche se tiendra. Pas de négociation, pas de compromis, la règle est claire. Pourtant, ce calendrier a vite fait grincer des dents, surtout côté parisien.
Une date qui tombe mal avec le Ballon d’Or
Car ce lundi 22 septembre n’est pas un jour comme les autres. Au même moment, à Paris, se tient la cérémonie du Ballon d’Or. Et c’est là que les choses se compliquent. Ousmane Dembélé, favori annoncé, est pressenti pour rafler la récompense suprême au Théâtre du Châtelet. Même blessé et forfait pour ce Classique, sa présence à la cérémonie semblait acquise. Mais comment concilier les deux événements ? Le PSG, déjà privé de plusieurs cadres, doit en plus gérer cette coïncidence embarrassante. Une image ternie, un symbole contrarié. Les discussions ont été vives en coulisses, Paris plaidant pour une autre date, Marseille s’accrochant à l’application du règlement. Résultat : la LFP a tranché, et les deux géants devront s’adapter.
Un PSG décimé par les absences
Ce report n’efface pas la réalité du terrain. Luis Enrique doit composer avec un groupe amoindri. Ousmane Dembélé est sur le flanc, Désiré Doué aussi, João Neves souffre d’une blessure aux ischios, et Bradley Barcola a été contraint de déclarer forfait au dernier moment pour une gêne musculaire. Au total, seulement 19 joueurs convoqués, dont 3 gardiens. L’attaque parisienne apparaît exsangue, un scénario qui redonne forcément espoir aux Marseillais.
Marseille pas épargné non plus
Côté olympien, tout n’est pas rose non plus. Geoffrey Kondogbia, blessé au mollet, est forfait. Hamed Traoré manquera plusieurs semaines. Seule éclaircie : Nayef Aguerd, longtemps incertain après un protocole commotion, est finalement disponible. Roberto De Zerbi doit jongler avec ces absences, mais l’OM peut se consoler en se disant que l’adversaire est lui aussi fragilisé.
Le poids du classement et de la Ligue des champions
Ce report ne change rien aux chiffres, mais il en accentue la portée. Paris, leader avec 12 points en quatre journées, avance serein. Marseille, seulement 8e avec 6 points, cherche encore son rythme. La pression est marseillaise : gagner pour ne pas décrocher. Le contexte européen ajoute une autre dimension. Le PSG, tenant du titre, a écrasé l’Atalanta pour sa première sortie en Ligue des champions. L’OM, valeureux mais battu à Madrid, a montré des promesses. Ce Classique, placé juste après ces rendez-vous européens, prend une dimension stratégique.
Les supporters entre frustration et attente
Pour les fans, la pilule est amère. Des milliers de supporters avaient déjà pris place autour du Vélodrome avant d’apprendre le report. L’OM a promis que les billets restent valables pour lundi, mais la déception est réelle. « Les conditions ne sont pas réunies », a regretté le club, conscient de l’ampleur de la frustration. Les Marseillais espèrent que la nuit de patience se transformera en fête.
Une affiche sous tension télévisuelle
Ce report a aussi un impact médiatique. Ligue 1+ diffusera le Classique en direct. Mais attention : la cérémonie du Ballon d’Or sera retransmise sur L’Équipe, en concurrence frontale. Deux événements majeurs en simultané, une rareté dans le paysage sportif français. L’audience dira qui a su capter le cœur des passionnés.
Un Classique qui s’annonce bouillant malgré tout
Finalement, ce report de OM-PSG ne fait qu’ajouter du piment à l’affiche. Le choc se jouera dans des conditions particulières, avec des effectifs amoindris et une atmosphère de défi. Marseille rêve de faire tomber le champion en titre, Paris veut prouver sa solidité malgré les absents. La météo a imposé sa loi, mais le football reprendra ses droits.
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