Accusé de 115 infractions financières, Manchester City vit un moment charnière qui pourrait bouleverser l’avenir du football anglais.

Quand un géant vacille, tout un championnat tremble. Manchester City se retrouve aujourd’hui au cœur d’un dossier explosif, qualifié de « procès du siècle ». Derrière les chiffres froids, 115 infractions présumées, se cache un enjeu immense : l’avenir de la Premier League et sa crédibilité sur la scène mondiale.
115 infractions, un dossier hors normes
Les accusations sont massives. Sur la période 2009-2018, 80 infractions liées au fair-play financier et à la durabilité secouent les fondations de City. Le club est soupçonné d’avoir gonflé ses revenus de sponsoring, principalement via Etihad Airways, pour masquer des investissements directs des propriétaires. Et ce n’est pas tout. Les enquêteurs reprochent aussi des déclarations inexactes sur les salaires, notamment ceux de Roberto Mancini, qui aurait bénéficié de compléments non déclarés. À cela s’ajoutent 35 autres infractions, concernant un manque de coopération entre 2018 et 2023. Les accusations vont loin : City n’aurait pas livré les documents demandés avec bonne foi. Le contraste est frappant avec le discours officiel du club, qui crie à l’injustice et dénonce un favoritisme en faveur d’autres équipes.
Une procédure longue et opaque
Depuis septembre 2024, une audience confidentielle s’est ouverte et devrait durer plusieurs mois. Une décision est attendue pour octobre 2025, mais la possibilité d’appel plane déjà comme une ombre. En clair, ce feuilleton n’est pas prêt de s’arrêter. Les sanctions possibles sont nombreuses : amendes, interdiction de recrutement, retrait de points, relégation, voire exclusion du championnat. Le spectre d’une sanction exemplaire hante la ligue, d’autant que pour un dossier bien moins lourd, Everton a perdu huit points en 2024.
City face à son destin
Manchester City campe sur ses positions. Le club assure avoir fourni une montagne de documents et réclame une procédure impartiale devant une commission indépendante. Ses dirigeants dénoncent un traitement discriminatoire et rappellent que d’autres clubs ont bénéficié de largesses réglementaires, notamment concernant les prêts d’actionnaires. Mais attention, la défense a beau être bruyante, le calendrier n’épargne personne : ces infractions couvrent les années où City raflait trois titres de Premier League. L’affaire touche donc directement au cœur sportif de la compétition.
Impact sportif immédiat
Un retrait de points ou une relégation de Manchester City bouleverserait l’équilibre de la Premier League. Imaginez le scénario : une place en Ligue des champions libérée, des clubs comme Aston Villa, Tottenham ou Newcastle propulsés vers l’Europe. Le jeu des chaises musicales deviendrait une réalité. Et derrière ce jeu de pouvoir, une autre question brûle : faut-il réécrire l’histoire des saisons dominées par City ? La prédominance sportive du club sur la décennie écoulée pourrait être contestée et d’autres équipes seraient tentées de réclamer réparation.

L’affaire des 115 infractions de Manchester City : Une onde de choc économique
La Premier League ne vit pas que de buts et de dribbles. Elle vit surtout de ses droits télé, négociés à prix d’or grâce à son image. Si City venait à être exclu ou sanctionné lourdement, la ligue perdrait une locomotive. Un champion six fois en sept saisons, devenu vitrine mondiale, ne se remplace pas d’un claquement de doigts. Les diffuseurs s’inquiéteraient, les sponsors regarderaient ailleurs et les investisseurs étrangers pourraient hésiter à miser sur un produit jugé instable. La crise dépasse largement l’Etihad Stadium : c’est tout l’écosystème du championnat anglais qui vacillerait.
Gouvernance et crédibilité en jeu
La Premier League est autant sur le banc des accusés que Manchester City. Une sanction trop légère décrédibiliserait son rôle de régulateur. À l’inverse, une décision trop sévère pourrait ouvrir une crise diplomatique avec Abu Dhabi, moteur de l’investissement étranger. Voilà le dilemme. La ligue cherche à prouver qu’elle maîtrise son propre championnat, mais elle joue aussi gros sur la scène internationale. La bataille juridique devient donc une bataille d’image. Et dans ce match-là, la moindre erreur peut coûter cher.
Des joueurs dans l’incertitude
Quand le navire tangue, les premiers à s’inquiéter sont les joueurs. Une relégation ou une exclusion des compétitions européennes pousserait forcément certaines stars à envisager un départ. Le marché des transferts serait directement impacté. City, habituellement acteur majeur du mercato, pourrait voir ses plans s’effondrer. Les concurrents flairent déjà les opportunités, et les agents aiguisent leurs téléphones. L’instabilité devient un argument de négociation. Pour les champions d’Angleterre, chaque semaine pèse désormais son lot de rumeurs.
Un précédent qui peut tout changer
Everton a déjà goûté à la rigueur des instances, mais l’affaire Manchester City dépasse tout. Elle fixe un précédent. Un verdict sévère montrerait que personne n’est intouchable, pas même le club le plus puissant du royaume. En revanche, un laxisme flagrant minerait durablement la confiance dans le fair-play financier. Ce procès devient une démonstration de force et un test de crédibilité pour la Premier League. Tout le monde guette la sentence.
Vers un tournant historique
L’affaire des 115 infractions de Manchester City n’est pas seulement un dossier juridique. C’est une tempête qui interroge la notion d’équité sportive, la solidité des règlements et l’avenir du championnat anglais. Le football anglais n’a jamais été aussi scruté. Une décision, et c’est toute la hiérarchie des clubs, des finances et des ambitions qui pourrait basculer. Et ce n’est sans doute que le début, car la question suivante sera de savoir comment d’autres clubs aux finances opaques seront surveillés à l’avenir.
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