Rogério Ceniau au SPFC, le gardien qui marquait des buts

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Rogério Ceniau au SPFC a arrêté des frappes de légendes et marqué des buts comme un numéro 10. Rogério Ceni, c’est bien plus qu’un gardien. C’est une icône. Un joueur à part, fidèle jusqu’au bout à São Paulo, et devenu, ballon au pied, un symbole éternel du football brésilien.

Il n’a jamais quitté São Paulo, mais son nom a traversé les frontières. Du banc de touche à la cage, il a écrit l’histoire à coups de coups francs millimétrés et de parades spectaculaires. Ce destin, il ne l’a pas choisi par hasard. Il l’a construit, match après match, jusqu’à devenir le gardien le plus prolifique de tous les temps.

Rogério Ceniau au SPFC, le gardien qui marquait des buts

Des débuts loin des projecteurs

Originaire de Pato Branco, dans le sud du Brésil, Rogério Ceni n’était pas prédestiné à briller sur les pelouses. Adolescent, il travaillait dans une banque locale avant que le ballon ne change sa vie. En 1990, il rejoint le Sinop Futebol Clube, un petit club du Mato Grosso, où il découvre vraiment le métier de gardien. Peu après, São Paulo repère ce talent brut et le recrute. C’est le début d’une aventure de vingt-cinq ans. En 1993, Rogério Ceniau fait ses débuts professionnels au SPFC. En 1997, il devient titulaire, puis capitaine en 2000. À partir de là, il ne lâchera plus rien. Fidèle à ses gants et à son club, il va incarner l’âme du Tricolor paulista comme personne avant lui.

Rogério Ceniau au SPFC : Le gardien qui tirait les coups francs

Rogério Ceni n’était pas un gardien comme les autres. Il n’attendait pas seulement les frappes, il en déclenchait lui-même. Spécialiste des coups de pied arrêtés, il frappait les pénalités et les coups francs avec une précision chirurgicale. Résultat : 132 buts en carrière. Oui, 132. Un record mondial pour un gardien, que personne n’a encore égalé. Chaque coup franc était une déclaration d’audace, chaque penalty un message : le gardien pouvait aussi être buteur. Et ce n’est pas tout. En plus de ses prouesses offensives, il restait un portier redoutable. Sa lecture du jeu, sa détente et son sang-froid en ont fait un mur infranchissable. Un gardien complet, maître de sa surface et du ballon.

Rogério Ceniau au SPFC, la fidélité d’une vie

À l’époque où les transferts devenaient monnaie courante, Rogério Ceni a dit non à l’Europe. L’Inter Milan le voulait. Arsenal aussi. Mais lui n’a jamais bougé. São Paulo, c’était sa maison. Ses 1 238 matchs sous le même maillot en font un recordman mondial de fidélité. Son brassard de capitaine, il l’a porté avec fierté, menant son équipe à la victoire à maintes reprises. Trois championnats du Brésil consécutifs (2006, 2007, 2008), deux Libertadores (1993, 2005), une Coupe du monde des clubs en 2005 contre Liverpool où il fut élu meilleur joueur. Sans oublier la Copa Sudamericana en 2012, et d’autres trophées continentaux. Ceni ne jouait pas seulement pour gagner, il jouait pour São Paulo. Ce club, il l’a incarné jusqu’à la dernière minute de son dernier match, le 6 décembre 2015, à Morumbi. Ce jour-là, le numéro 1 a été retiré à jamais.

Le gardien de la Seleção

Avec la Seleção, Ceni a connu la gloire discrète. Dix-sept sélections entre 1997 et 2006, ce n’est pas beaucoup, mais il a fait partie des grandes conquêtes. Champion de la Coupe des confédérations en 1997, champion du monde en 2002, même sans fouler la pelouse en finale. Être le remplaçant de Dida ou Marcos, ce n’était pas simple. Pourtant, il a toujours répondu présent. Son attitude exemplaire, sa rigueur et son travail l’ont rendu indispensable dans le vestiaire.

Un entraîneur qui ne lâche rien

La retraite venue, Rogério Ceni n’a pas quitté le rectangle vert. En 2016, il passe de l’autre côté, sur le banc. Il commence logiquement par São Paulo, mais la réussite tarde à venir. C’est avec Fortaleza qu’il prend son envol. Champion de Série B en 2018, double champion du Ceará, vainqueur de la Copa do Nordeste, il impose sa patte. Son football s’appuie sur la discipline et l’efficacité. En 2020, Flamengo lui offre une autre dimension. Il y remporte le Brasileirão, la Supercoupe du Brésil et le championnat de Rio. Un triplé national qui renforce sa crédibilité. Depuis 2024, il dirige Bahia, avec la même exigence et ce goût pour le travail bien fait. Car Ceni, sur un banc ou sur un terrain, reste un perfectionniste.

L’héritage d’un capitaine éternel

Rogério Ceni, c’est bien plus qu’un joueur de statistiques. C’est une mentalité, un style, une trace indélébile dans l’histoire du football. Ses 132 buts ne sont pas seulement un record, ce sont des symboles. Ils rappellent qu’un gardien peut changer les codes, inspirer les générations et écrire une légende sans bouger de son club. Ceni, c’est la fidélité dans un monde de passages, le leadership dans un vestiaire de stars, la précision d’un tireur d’élite alliée à la solidité d’un rempart. Ses 22 titres comme joueur et 4 comme entraîneur en témoignent. Au Brésil, on dit souvent qu’il y a eu Pelé, Zico, Romário… et Ceni. Et ce n’est pas exagéré. À São Paulo, chaque frappe arrêtée ou chaque but marqué résonne encore comme un souvenir vivant de son passage.

Le dernier rempart du romantisme footballistique

Dans un football où la fidélité se perd, Ceni rappelle qu’un joueur peut bâtir une carrière entière dans un seul club. Son histoire inspire les jeunes gardiens, mais aussi les amoureux du jeu pur, celui qui se vit sans calcul. Car derrière les chiffres, il y a un homme, un capitaine, un symbole. Et peut-être, le dernier d’une génération qui croyait encore aux couleurs d’un seul maillot. Et si demain, un nouveau gardien-buteur venait marcher sur ses traces ?

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