Benoît Bastien : Portrait du numéro 1 de l’arbitrage français

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Figure centrale du football hexagonal, Benoît Bastien est aujourd’hui considéré comme le meilleur arbitre français. À 42 ans, le Vosgien incarne la rigueur, le sang-froid et l’excellence de l’arbitrage tricolore. Entre prestige européen et exemplarité nationale, retour sur le parcours d’un homme respecté de tous.

À chaque rencontre qu’il dirige, Benoît Bastien impose une autorité calme, sans excès. Depuis son arrivée en Ligue 1 en 2011, il a su gagner le respect des joueurs, entraîneurs et observateurs par une gestion exemplaire des émotions. Devenu en 2024 le numéro 1 de l’arbitrage français, il symbolise une profession trop souvent critiquée mais essentielle au jeu.

Benoît Bastien : Portrait du numéro 1 de l’arbitrage français

Benoît Bastien Crédits : Футбольный клуб «Зенит»

Benoît Bastien : Un Vosgien au parcours fulgurant

Né à Épinal le 17 avril 1983, Benoît Bastien découvre très tôt sa passion pour l’arbitrage. À 18 ans, il siffle ses premiers matchs amateurs avant d’accéder rapidement à l’échelon national. Son ascension est exceptionnelle : à seulement 28 ans, il devient arbitre de Ligue 1. Une performance rare qui témoigne de son intelligence de jeu et de sa maîtrise du règlement. Son affiliation à la Ligue du Grand Est et au SAS Épinal reste un marqueur fort de son identité. Fidèle à ses racines, il n’a jamais renié son parcours amateur. Dès 2011, son nom circule dans les hautes sphères de la Direction Technique de l’Arbitrage. En 2014, il franchit une étape majeure : la désignation FIFA. À partir de là, sa carrière prend une dimension internationale.

Des finales prestigieuses et un palmarès européen

Benoît Bastien n’a jamais cherché la lumière, mais elle l’a souvent rattrapé. En 2015, il dirige la finale de la Coupe de la Ligue entre Bastia et le PSG. Deux ans plus tard, il arbitre la centième finale de la Coupe de France entre Angers et Paris (0-1), un match décidé sur un but contre son camp dans les ultimes secondes. La même année, il devient le premier arbitre français à officier une finale du Championnat d’Europe U21 entre l’Espagne et l’Allemagne. À 34 ans, il rejoint alors Clément Turpin dans la sphère restreinte des arbitres français de référence sur la scène européenne.

En 2019, il s’envole pour la Chine afin de diriger le Trophée des Champions entre Paris et Rennes, preuve supplémentaire de sa reconnaissance internationale. Et ce n’est pas tout. En 2022, il est retenu parmi les arbitres de la Coupe du Monde au Qatar. Même sans match dirigé, sa présence dans la liste témoigne de la confiance de la FIFA. Mais c’est en 2024 que sa carrière atteint son apogée. L’UEFA lui confie la finale de l’Euro 2024 entre l’Espagne et l’Angleterre à Berlin. Un honneur rare, symbole de l’excellence française. Son sens du placement, sa communication et sa maîtrise de la pression ont séduit l’Europe entière.

Une maîtrise mentale hors du commun

Ce qui distingue Benoît Bastien, c’est sa capacité à rester maître de ses émotions. Formé à l’Université de Clermont-Ferrand en préparation mentale, il a su transformer cette compétence en atout décisif. En 2018, il crée la structure ETM Performance, dédiée à l’accompagnement psychologique des sportifs. « L’arbitre doit être en confiance. La force mentale est essentielle », expliquait-il déjà en 2017. Cette philosophie transparaît dans son attitude sur le terrain : calme, lucide, concentré. Sa préparation mentale influence aussi ses décisions. Il anticipe les tensions, gère les conflits avec discernement et désamorce les provocations avant qu’elles n’explosent. Sa sérénité est contagieuse. Ses assistants, Hicham Zakrani et Aurélien Berthomieu, forment avec lui un trio soudé. Leur complicité, forgée au fil des saisons, garantit une cohérence rare dans l’arbitrage français. Cette stabilité leur permet de gérer des affiches de haut niveau sans jamais perdre la maîtrise du jeu.

Benoît Bastien :

Benoît Bastien pour Amazon Prime

Un arbitre de Ligue des Champions respecté

Sur la scène européenne, Benoît Bastien s’impose comme un visage familier de la Ligue des Champions. Son premier match dans la compétition, en 2017 entre le Real Madrid et l’Apoel Nicosie, reste un souvenir marquant. Depuis, il a dirigé plus de vingt rencontres dans la plus prestigieuse des compétitions. Liverpool, Arsenal, Bayern Munich ou encore Juventus : les plus grands clubs ont croisé sa route. En 2022, il officie comme quatrième arbitre lors de la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France.

Une reconnaissance supplémentaire de son expertise. Durant la saison 2024-2025, il poursuit sur sa lancée, enchaînant les chocs européens. En octobre, il arbitre Arsenal–Shakhtar Donetsk, avant de diriger Girona–Liverpool en décembre. Toujours avec le même sang-froid. Son nom est désormais associé à la rigueur et à la constance. Mais attention : derrière l’apparente facilité se cache un travail colossal. Analyse vidéo, briefing tactique, étude des comportements des joueurs… Chaque match de Benoît Bastien est le fruit d’une préparation minutieuse.

Benoît Bastien : Des distinctions et une reconnaissance unanime

En 2022, il reçoit le Trophée UNFP du meilleur arbitre de Ligue 1, une récompense décernée par les acteurs du football eux-mêmes. Une marque de respect rare dans un milieu souvent critique envers le corps arbitral. Deux ans plus tard, il est désigné meilleur arbitre français par la Commission fédérale, devançant François Letexier. Sa constance force l’admiration. En quinze saisons, il a dépassé les 260 matchs de Ligue 1, franchissant la barre des 1000 cartons jaunes distribués.

Pourtant, sa moyenne reste équilibrée : environ quatre avertissements par match. Un signe d’autorité sans excès. Sur le plan international, il compte 27 matchs de Ligue des Champions et 28 d’Europa League, un total impressionnant qui confirme sa longévité au sommet. Ses statistiques traduisent un style précis : ferme, mais juste. Et ce n’est pas tout. En mai 2025, il dirige une nouvelle finale de Coupe de France, entre le PSG et Reims (3-0). Une première historique : pour la première fois, les décisions arbitrales sont sonorisées. Bastien devient alors l’un des symboles d’une ère de transparence dans l’arbitrage français.

Un pédagogue tourné vers l’avenir

Avant de se consacrer entièrement à l’arbitrage, Benoît Bastien était professeur d’éducation physique. Une expérience qui nourrit encore son approche du management sur le terrain. Aujourd’hui, il partage cette pédagogie dans son rôle de Conseiller Technique Régional pour la Ligue du Grand Est. Engagé auprès de l’association Second Success, il accompagne les sportifs dans leur reconversion. Son message est clair : “Préparer l’après” est une nécessité. Cette dimension humaine complète son profil d’arbitre accompli. Son influence dépasse désormais les terrains. Il inspire une nouvelle génération d’arbitres qui voient en lui un modèle de sérieux et d’équilibre. La relève française, de François Letexier à Willy Delajod, s’inscrit dans son sillage.

Benoît Bastien : Une 15e saison placée sous le signe de l’excellence

Pour la saison 2025-2026, Benoît Bastien aborde sa quinzième année en Ligue 1 avec le statut de numéro 1. Dès la première journée, il arbitre le choc entre Nantes et le PSG, preuve de la confiance que lui accorde la Direction de l’Arbitrage. Son influence dépasse les frontières. À chaque déplacement européen, il incarne l’image d’un arbitre français respecté et exigeant. Rigoureux dans la préparation, irréprochable dans l’exécution, il poursuit son chemin vers les sommets. À 42 ans, il demeure une référence. Sa longévité, sa maîtrise mentale et son attachement aux valeurs du sport font de lui un ambassadeur exemplaire. Et si le prochain défi se jouait sur un autre terrain ? L’enseignement, la formation, ou peut-être un rôle à la FIFA… L’histoire de Benoît Bastien est loin d’être terminée.

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