Discrète mais puissante, l’étoile sur le maillot incarne la gloire, les titres et la mémoire collective du football.

Que ce soit en club ou en sélection, l’étoile sur le maillot suscite fierté, débat et admiration. Chaque étoile n’est pas qu’un ornement. Elle raconte un exploit et résume un palmarès. Elle marque l’histoire. Mais d’un pays à l’autre, sa signification diffère. Et certaines étoiles provoquent parfois la polémique. Décryptage complet de ce symbole footballistique devenu culte.
Un symbole de triomphe mondial pour les nations
Depuis 1954, la FIFA autorise les équipes championnes du monde à afficher une étoile sur le maillot. Le Brésil en arbore cinq pour ses titres de 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002. L’Italie et l’Allemagne en portent quatre chacune. La France a ajouté sa première étoile après 1998, puis une seconde en 2018. L’Argentine affiche désormais trois étoiles, la dernière gagnée en 2022. L’Uruguay fait exception avec quatre étoiles. Deux pour ses Coupes du monde, deux pour ses titres olympiques de 1924 et 1928, reconnus par la FIFA. Ces étoiles symbolisent des sacres planétaires. Elles distinguent les nations qui ont atteint le sommet du football. Pour les supporters, chaque étoile est un trésor brodé sur la poitrine.
Le cas de l’Italie
En Italie, l’étoile sur le maillot est liée aux titres de champion. Une étoile est ajoutée tous les dix Scudetti. La Juventus, avec plus de 30 titres, en arbore trois. L’Inter Milan a récemment cousu sa deuxième étoile après son 20e sacre. L’AC Milan reste avec une seule étoile, malgré son immense palmarès européen. Cette tradition italienne date de 1958. Elle fut instaurée pour célébrer les dix premiers titres de la Juventus. Aujourd’hui, elle s’applique uniquement en championnat. Les trophées européens ne comptent pas. Cette règle claire donne une cohérence aux symboles affichés par les clubs italiens. L’étoile y est perçue comme un honneur national.
Le cas de l’Allemagne
En Allemagne, la fédération a fixé des règles précises pour l’étoile sur le maillot. Une étoile pour trois titres, deux pour cinq, trois pour dix, quatre pour vingt. Depuis 2021, une cinquième étoile a été accordée au Bayern Munich après son 30e sacre. Cette codification est respectée par tous les clubs allemands. Elle permet d’identifier immédiatement les plus titrés. Le Borussia Dortmund, avec huit titres, arbore deux étoiles. Le Werder Brême et Hambourg en ont une chacun. Cette régulation renforce l’image de sérieux de la Bundesliga. Elle valorise l’histoire tout en évitant les excès.
Le cas de l’Espagne
En Espagne, les clubs n’utilisent pas d’étoile sur le maillot pour leurs titres. Le Real Madrid, pourtant 35 fois champion, n’affiche aucune étoile. L’Atlético et le Barça non plus. La Liga ne reconnaît pas officiellement ce symbole. Le prestige passe par l’écusson, la coupe ou la communication. Les clubs espagnols préfèrent mettre en avant leur palmarès autrement. L’absence d’étoile renforce la sobriété du maillot. Cela n’empêche pas les supporters de s’enorgueillir de leurs titres. Mais l’étoile sur le maillot ne fait pas partie de la tradition ibérique.
Le cas de la Premier League
En Angleterre, aucune règle n’encadre l’étoile sur le maillot. Les clubs choisissent librement. Manchester United, Liverpool, Arsenal n’en affichent pas malgré leurs titres. Certains clubs, comme Nottingham Forest, en portent pour leurs victoires européennes. Les deux étoiles du Forest font référence à ses deux Coupes des clubs champions en 1979 et 1980. Manchester City a également utilisé une étoile pour des raisons esthétiques, sans rapport avec un palmarès. Cette liberté totale crée parfois des confusions. Mais elle reflète aussi l’attachement britannique à la sobriété du design. Le blason et les trophées restent les principaux marqueurs de prestige.
Le cas français
En France, l’étoile sur le maillot est peu réglementée. L’AS Saint-Étienne a été la première à en afficher une pour ses dix titres. L’OM arbore une étoile pour sa victoire en Ligue des champions 1993. Cette étoile est d’ailleurs devenue l’emblème du club phocéen. Le PSG, pourtant champion à plusieurs reprises, n’en porte aucune. La LFP ne fixe pas de règle officielle. Chaque club agit à sa guise. Cela génère des débats. Certains supporters demandent une étoile pour leur équipe. D’autres considèrent ce symbole comme réservé aux sacres mondiaux. En France, l’étoile sur le maillot est donc autant un choix marketing qu’un hommage au passé.
Les polémiques autour de certaines étoiles
Certaines étoiles font grincer des dents. Le cas de l’Uruguay reste controversé. Mais la FIFA a tranché : les titres olympiques de 1924 et 1928 sont équivalents aux Coupes du monde. En club, l’OM provoque régulièrement ses rivaux avec son étoile européenne. Des supporters y voient un abus. D’autres estiment qu’une Ligue des champions mérite cette distinction. Nottingham Forest et Aston Villa sont aussi critiqués pour avoir mis en avant leurs anciens sacres européens. Certains clubs ajoutent des étoiles pour des coupes nationales, ce qui dénature le symbole. Le risque est de banaliser l’étoile, voire de la décrédibiliser. À trop vouloir briller, certains maillots perdent en authenticité.
Pourquoi certains refusent l’étoile malgré leur palmarès
Le Real Madrid, malgré ses 15 titres européens, n’a jamais apposé d’étoile sur son maillot. Le FC Barcelone suit la même voie. En France, le PSG et Lyon n’en ont jamais voulu, malgré de nombreux titres nationaux. Ce refus est souvent lié à une volonté de sobriété. Le prestige passe par le logo, le style, la reconnaissance mondiale. Ces clubs considèrent que leur nom suffit à inspirer le respect. L’étoile n’est pas jugée nécessaire. C’est aussi une manière de se distinguer des autres. Ne pas en afficher devient une forme de déclaration d’élégance.
Vers une uniformisation du système ?
Actuellement, aucune autorité ne régule l’étoile sur le maillot à l’échelle mondiale. Chaque pays, chaque club, chaque fédération applique ses propres règles. Cela entraîne des écarts visibles et parfois absurdes. Certains plaident pour un système commun. Une étoile pour dix titres nationaux. Une pour chaque Ligue des champions. Une pour chaque Coupe du monde. Mais cette idée se heurte aux spécificités culturelles et historiques. L’Italie a ses codes. L’Allemagne aussi. L’Angleterre préfère l’élégance. L’uniformisation semble donc peu probable. L’étoile sur le maillot restera un symbole à géométrie variable. Et c’est peut-être ce qui en fait tout son charme.
Voir aussi notre article sur : Pourquoi l’Uruguay a 4 Étoiles sur son Maillot ?