Mercato Le Havre : construire l’espoir avec des moyens limités

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Le Havre AC prépare un mercato sous haute tension, entre restrictions financières et ambition de rester dans l’élite

Mercato Le Havre : construire l’espoir avec des moyens limités

Le club normand doit restructurer profondément son effectif sans transferts payants ni confort budgétaire, mais avec sa tradition formatrice

Mercato Le Havre pour la saison 2025-2026

Départs :

Josué Casimir, 23 ans (Ailier droit), vers AJ Auxerre, Sans indemnité de transfert, 🎯AD

Une saison 2024-2025 tendue mais réussie

Le Havre a validé son maintien en Ligue 1 dans la douleur. Malgré un des plus petits budgets du championnat, le club a su rester à flot. Le Stade Océane n’a pas toujours vibré mais a soutenu une équipe combative. L’effectif havrais, bien que limité techniquement, a montré des ressources mentales admirables. Le duo Bodmer-Luka Elsner a réussi à maintenir une certaine cohérence dans le jeu. Des cadres comme Kuzyaev ou Ballo-Touré ont apporté leur expérience mais n’ont pas toujours été décisifs. Les jeunes issus de la formation ont progressivement gratté du temps de jeu, apportant de la fraîcheur. Le club a terminé à la 15e place, à quatre points du barragiste. Un maintien fêté dans un contexte extrêmement compliqué. Car depuis juin 2024, la DNCG impose au club un encadrement strict de la masse salariale et interdit tout transfert payant. Une situation rare à ce niveau qui oblige le HAC à revoir entièrement sa stratégie

Une baisse de budget brutale pour 2025-2026

Le Havre devra composer avec un budget estimé entre 26 et 28 millions d’euros pour la saison 2025-2026. Cela représente une chute de 7 à 13 % par rapport à la saison précédente. La cause principale : l’effondrement des droits TV. Le président Roussier a sonné l’alerte en mai dernier. Le HAC est passé de 18,5 millions à moins de 5 millions de droits télé en deux saisons. Une baisse de 75 % qui bouleverse totalement les équilibres économiques du club. Les revenus télévisés ne représentent plus que 18 % du budget global. Pour compenser, le club doit drastiquement réduire sa masse salariale, estimée aujourd’hui à 30,95 millions d’euros. L’objectif est de la diviser quasiment par deux. Les plus gros salaires comme Koka, Kuzyaev et Ballo-Touré ne seront pas conservés. En fin de contrat, ils quitteront le club au 30 juin 2025. Mathéo Bodmer l’a annoncé : les nouveaux contrats seront divisés par deux voire trois. Ce contexte exige une refonte complète du vestiaire

Une stratégie mercato contrainte et ingénieuse

Le mercato le Havre s’articulera uniquement autour de joueurs libres ou prêtés. Le club ne pourra pas verser d’indemnités de transfert. Le recrutement visera des profils spécifiques : joueurs expérimentés en fin de contrat, jeunes de Ligue 2 ambitieux, ou espoirs étrangers en mal de temps de jeu. Le club active également son réseau pour dénicher des prêts avantageux. Les relations avec le PSG, Lille ou Marseille pourraient faciliter certaines opérations. Le centre de formation havrais jouera un rôle central. Des éléments comme Ba, Gory ou Mayembo seront davantage responsabilisés. Le club espère aussi vendre certains jeunes à forte valeur pour réinjecter des fonds. L’objectif de 20 à 25 millions d’euros de ventes reste prioritaire pour boucler les comptes. Le HAC devra être rapide, malin et patient sur le marché. Le timing jouera un rôle crucial pour attirer les bonnes opportunités. Chaque signature devra répondre à un besoin identifié, sans place au superflu

Une reconstruction intégrale de l’effectif

Avec de nombreux départs actés et des renouvellements incertains, l’effectif 2025-2026 du HAC sera très différent. Ballo-Touré, Koka, Kuzyaev, Opéri et Targhalline ne seront probablement pas prolongés. Leur poids dans la masse salariale rend leur maintien impossible. Le club cherche à reconstruire une ossature cohérente autour de ses jeunes et de quelques cadres prolongés à moindre coût. L’idée est de bâtir un groupe solidaire, athlétique, discipliné et capable de répondre à l’exigence de la Ligue 1. Luka Elsner devrait rester en poste. Son profil de bâtisseur et sa capacité à tirer le maximum de profils modestes collent au projet. Le staff devra réinventer sa méthode pour travailler avec un effectif très jeune et moins expérimenté. La pré-saison sera déterminante pour créer des automatismes et bâtir une dynamique. L’état d’esprit, la discipline tactique et la rigueur défensive seront les clés de la survie

Un modèle économique fragilisé mais assumé

Le club fait face à un défi structurel inédit. Avec une chute des revenus télévisés, une interdiction de recruter à titre onéreux, et une masse salariale à réduire de moitié, la gestion devient une équation complexe. Le Havre mise sur sa capacité historique à former, valoriser et revendre. C’est cette stratégie qui a permis les succès passés : Mahrez, Mendy, Payet, Ferland Mendy. Ce modèle est aujourd’hui vital pour la survie. La direction espère que la vente de quelques talents permettra de relancer la dynamique. Les sponsors locaux, les collectivités et les partenaires économiques seront aussi sollicités. Le club veut rester attractif malgré ses contraintes. La communication autour du projet à long terme devient un outil essentiel pour rassurer supporters et partenaires. Le Stade Océane devra retrouver une ferveur continue pour pousser cette équipe jeune. L’union sacrée est plus que jamais indispensable

Une bataille de chaque instant

Le Havre sait que sa saison sera une lutte permanente. Le moindre point grappillé, la moindre recrue décisive, le moindre jeune performant pourrait faire basculer l’équilibre. Dans un championnat où les écarts budgétaires sont colossaux, la moindre erreur peut coûter cher. Le club joue son avenir sportif et économique en 2025-2026. Mais il conserve une vision, un cap, et une foi dans ses racines. La formation, le travail et la cohérence seront les armes du HAC. Le public devra faire bloc autour du projet. Le maintien sera une performance d’autant plus belle qu’elle reposera sur des moyens minimes et une volonté maximale. Le Havre AC affronte une tempête économique mais ne baisse pas les bras. Il prépare un mercato rigoureux, sobre, intelligent. Et rêve de prouver qu’on peut encore exister dans l’élite sans millions, mais avec méthode et cœur