Le FC Lorient fête son centenaire en Ligue 1 dans un climat économique complexe. Un retour attendu, mais sous tension financière. Ce budget 2025-2026 pourrait bien dessiner l’avenir du club pour la décennie à venir.

Le Budget du FC Lorient est scruté avec attention alors que les Merlus retrouvent l’élite. Face à l’effondrement des droits TV et une masse salariale qui grimpe, le club devra manœuvrer finement. L’exercice 2025-2026 s’annonce décisif. Voici ce qu’il faut retenir.
Un retour en Ligue 1 au goût d’équilibre précaire
Promu après une saison maîtrisée en Ligue 2, le FC Lorient retrouve la Ligue 1 avec une pression nouvelle. Celle de la performance sportive bien sûr, mais aussi celle de la survie économique. Selon les projections actuelles, le Budget du FC Lorient pour 2025-2026 devrait se situer entre 40 et 50 millions d’euros. La valeur médiane, la plus probable à ce jour, se fixe autour de 45,3 millions. Un chiffre qui reste en retrait par rapport au budget record de 84,5 millions atteint en 2023-2024. La principale menace ? L’effondrement des revenus audiovisuels. Les recettes télévisuelles pourraient chuter de 50 à 70% par rapport à l’an passé. Une perte sèche, à compenser ailleurs. Et vite.
Trois leviers vitaux pour maintenir l’équilibre
Pour que le Budget du FC Lorient tienne la route, trois conditions doivent être réunies. D’abord, réaliser au moins 8 millions d’euros de plus-values sur le marché des transferts. Un défi, dans un contexte où les clubs européens dépensent moins. Ensuite, contenir la masse salariale sous la barre des 52 millions d’euros. Enfin, remplir le stade du Moustoir au-delà des 13 000 spectateurs de moyenne. Un objectif qui semble atteignable, surtout avec l’effet centenaire et le retour en Ligue 1. Mais le moindre grain de sable – une série de mauvais résultats, un huis clos disciplinaire – pourrait tout faire basculer.
Droits TV : une manne en chute libre
Autrefois pilier budgétaire, les droits TV ne jouent plus le même rôle. Avec la nouvelle offre Ligue1+, couplée à beIN, les clubs doivent désormais composer avec une répartition bien moins généreuse. Le FC Lorient devrait percevoir entre 7 et 11 millions d’euros selon son classement, sa notoriété et la réussite de la nouvelle plateforme. Une part fixe de 2,97 millions est assurée. Mais les bonus liés à l’image du club restent incertains. Les Merlus ne font pas partie des clubs les plus exposés médiatiquement. En cas de mauvaise saison sportive, la part de droits TV pourrait tomber sous les 7 millions. Une véritable alerte rouge.
Recettes au stade : un enjeu local décisif
Le stade du Moustoir pourrait devenir une source de stabilité financière. Capable d’accueillir plus de 14 000 personnes, il a affiché un taux de remplissage honorable en Ligue 2. Avec une affluence moyenne estimée entre 12 800 et 14 100 spectateurs, le club pourrait générer jusqu’à 4,4 millions d’euros de billetterie. Un chiffre modeste à l’échelle de la Ligue 1, mais stratégique pour un club comme Lorient. D’autant que les tarifs seront réévalués à la hausse, autour de 24 euros en moyenne. Les recettes hospitalité et les matches de coupe pourraient aussi faire grimper la note. Mais attention : la rénovation de la tribune sud pourrait réduire l’accueil de 1 200 places sur plusieurs mois.
Sponsoring : la carte Foley pour booster les partenariats
L’arrivée du propriétaire américain Bill Foley a changé la donne. Le réseau qu’il apporte pourrait faire grimper le portefeuille de partenaires. En 2022-2023, les revenus sponsoring tournaient autour de 5,7 millions d’euros. En 2025-2026, ils pourraient atteindre entre 6,9 et 9,1 millions selon les scénarios. Un atout important, d’autant que le centenaire du club offre une belle vitrine commerciale. Les maillots spéciaux et opérations marketing devraient aussi gonfler les revenus merchandising, estimés entre 1,5 et 2,3 millions.
Marché des transferts : plus-values ou naufrage
Le Budget du FC Lorient repose fortement sur les ventes de joueurs. L’été dernier, elles avaient généré 36 millions d’euros. Cette saison, la DNCG attend au moins 10 millions d’euros de plus-values nettes. Le club devra donc céder certains cadres. Mais les conditions du marché ne sont pas idéales. Après la Copa América et l’Euro, les clubs achètent plus tard et ciblent différemment. Lorient mise sur des clauses intelligentes et une gestion fine de son effectif. Le moindre échec dans ce domaine peut faire basculer les comptes dans le rouge.
Une masse salariale à surveiller de près
C’est l’un des postes les plus lourds. En 2023-2024, la masse salariale brute avait atteint 47,2 millions d’euros. Sans ajustement, elle pourrait dépasser les 52 millions. Le club vise donc une maîtrise via des contrats plus flexibles, avec plus de variables et des clauses de maintien. Une masse salariale trop élevée peut déclencher une alerte DNCG et gripper toute la saison. En scénario optimiste, elle retomberait à 46 millions. Mais cela suppose une revue d’effectif et quelques départs majeurs.
Charges fixes et amortissements : une réalité inévitable
Avec un stock de contrats amortissables élevé, le club doit composer avec 10 millions d’amortissements prévisionnels. Les charges externes (déplacements, centre d’entraînement, services TV) oscillent entre 15,5 et 18,5 millions selon les cas. À cela s’ajoutent 2,2 millions d’intérêts liés à la dette existante. Ces dépenses, difficilement compressibles, limitent les marges de manœuvre.
Le Budget du FC Lorient en chiffres consolidés
En scénario central, les recettes s’établissent à 36,69 millions. Les charges atteignent 78,2 millions. Soit un déficit brut de 41,5 millions, partiellement compensé par les plus-values attendues. Le ratio masse salariale/produits reste supérieur à 130%, bien au-delà du seuil d’alerte. Le scénario optimiste réduit ce ratio à 107%, mais il repose sur une saison sportive réussie et des ventes opportunes. Le pessimiste, lui, projette un gouffre de 52 millions.
Comment Lorient se positionne face à ses rivaux
Avec un budget situé entre 40 et 50 millions d’euros, le FC Lorient reste dans la moyenne basse de la Ligue 1. Brest et Le Havre affichent des volumes comparables. Angers et Metz sont en retrait, mais sous contrôle strict de la DNCG. Pour Lorient, le feu vert obtenu en juin est précieux. Il donne un an de respiration. Mais il impose aussi de tenir les objectifs définis, notamment sur le marché des transferts.
Quels risques et quelles solutions pour 2025-2026 ?
Le principal risque reste la dépendance aux ventes. Si le marché se referme, le club sera en grande difficulté. La chute des droits TV représente aussi un danger systémique. À cela s’ajoute une masse salariale rigide et des travaux au stade. Pour y faire face, Lorient explore de nouvelles pistes : naming, développement du digital, intégration de jeunes formés localement. Le budget n’est pas figé. Il évoluera selon les résultats, les recettes imprévues, ou un transfert de dernière minute.
Le Budget du FC Lorient 2025-2026 est une équation fragile. Sa réussite dépend autant du terrain que des coulisses. Mais s’il parvient à passer cette saison sans encombre, le club pourrait envisager l’avenir avec plus de sérénité. Un prochain article analysera justement comment Lorient peut structurer durablement son modèle économique en Ligue 1.
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