Arrivé en star il y a onze mois, Adrien Rabiot vit un départ brutal. L’OM a décidé de s’en séparer. Une rupture aux causes multiples, entre tensions, incidents et enjeux économiques.
Adrien Rabiot à l’OM, c’était censé être une belle histoire. L’international français, débarqué avec fracas sur la Canebière, avait rapidement trouvé sa place, enchaînant les performances solides et endossant un rôle de leader. Mais en moins d’un an, tout s’est écroulé. Aujourd’hui, son nom figure sur la liste des transferts et l’annonce a surpris tout le monde, du vestiaire aux supporters. Pourquoi ce choix si radical ? Derrière la décision, un cocktail de tensions sportives, de dérapages dans le vestiaire et de considérations financières. Retour sur les coulisses d’une rupture qui secoue le club phocéen.
L’incident déclencheur à Rennes
Le point de bascule a eu lieu le 15 août 2025. L’OM s’incline à Rennes (1-0) malgré une supériorité numérique pendant plus d’une heure. Le vestiaire explose. Geronimo Rulli hausse le ton, accusant Jonathan Rowe d’un manque d’implication. Roberto De Zerbi et Höjbjerg s’en mêlent, la tension monte d’un cran. Au milieu du chaos, Rabiot prend la parole, mais son intervention dégénère. Il attrape Rowe par le col, une première altercation stoppée par le staff. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques minutes plus tard, alors que Darryl Bakola fait un malaise, Rowe revient prendre de ses nouvelles. Rabiot est encore là. L’Anglais fonce sur lui. Les deux joueurs s’échangent des coups avant d’être séparés avec peine par Medhi Benatia. Cet épisode devient le symbole d’un vestiaire au bord de la rupture.
Les motivations officielles de l’OM
L’OM communique rapidement. Le club parle d’un “comportement inadmissible” et s’appuie sur son code interne. La sanction est validée par Pablo Longoria, Medhi Benatia et De Zerbi. Le message est clair : personne n’est intouchable. Même pas Adrien Rabiot, pourtant présenté comme une pièce maîtresse. Pour l’entraîneur italien, le problème va plus loin. Il reproche à Rabiot un manque d’investissement depuis le début de saison. Une critique qui surprend l’entourage du joueur. L’avocat Romuald Palao assure que cette altercation prouve au contraire sa motivation. Mais à Marseille, la ligne est tracée. Le club choisit de sacrifier un cadre pour préserver son autorité.
Les dessous d’une rupture brutale
Rabiot n’avait pourtant jamais affiché l’intention de partir. Quelques jours avant la sanction, il réaffirmait son envie de s’inscrire dans la durée. Sa mère et agente, Véronique Rabiot, tentait d’obtenir des éclaircissements sur la sanction. Sans réponse claire, elle découvre la vérité le 19 août. La séparation est définitive. Cette cassure n’est pas seulement liée à Rennes. La saison passée, plusieurs défaites avaient déjà provoqué des étincelles entre joueurs et staff. Après la déroute à Reims, les débats avaient viré à la confrontation. Marseille vit souvent dans cette ambiance électrique. Mais cette fois, la fracture semble irréversible.
Les enjeux économiques et sportifs
Derrière l’affaire sportive se cache aussi une réalité financière. L’OM évalue Rabiot à 15 millions d’euros. Pas question de le brader, même si tout le monde sait qu’il est poussé dehors. Le joueur touche 6 millions annuels, un salaire déjà revu à la baisse par rapport à la Juventus. Son départ permettrait au club de respirer financièrement. Forcément, son profil attire. Milan et la Juve suivent la situation de près. Allegri aimerait le retrouver en Lombardie. Mais les exigences salariales compliquent les négociations. Sans coupe d’Europe, Milan peine à séduire. La Juventus reste attentive, prête à profiter de l’aubaine.
Les conséquences pour l’OM
Sportivement, la perte est énorme. Rabiot sortait d’une première saison remarquable : 10 buts, 6 passes décisives, un rôle de patron. Il avait même porté le brassard. Son départ fragilise une équipe déjà sous tension avant une série de matches difficiles face au Paris FC, Lyon et le PSG. Les supporters redoutent un effondrement prématuré. Plus encore, cette affaire souligne une fois de plus l’instabilité chronique de l’OM. L’institution veut montrer qu’elle est plus forte que ses joueurs. Mais à trop sacrifier ses leaders, elle prend le risque d’affaiblir son projet.
Une séparation aux multiples visages
Au final, l’affaire Adrien Rabiot OM cristallise tout ce qui fait la spécificité marseillaise : un vestiaire bouillant, un entraîneur volcanique, des dirigeants prêts à prendre des décisions radicales, même si elles paraissent contraires aux intérêts sportifs immédiats. En onze mois, Rabiot était devenu un symbole de l’OM version De Zerbi. Son départ précipité illustre la difficulté du club à maintenir une stabilité durable. L’histoire se termine plus tôt que prévu, dans une atmosphère de malaise. Mais à Marseille, chaque départ ouvre une nouvelle page. Et la question qui se pose déjà est simple : qui pour remplacer Rabiot dans le cœur du jeu ?
Voir aussi notre article sur : Budget de l’Olympique de Marseille : saison 2025-2026.
