Des cartes numériques qui ont changé la manière de jouer au foot virtuel
Crédits : Sorare
Sorare n’est pas qu’un simple passe-temps digital, c’est une immersion totale dans un univers où collection et stratégie se mêlent. Avec une carte Sorare, chaque supporter devient manager, chaque décision peut peser lourd et chaque performance réelle se traduit immédiatement en points virtuels.
Une idée française qui a vu grand
Sorare a été fondé en 2018 par Nicolas Julia et Adrien Montfort. Leur ambition ? Associer football, blockchain et cartes numériques. Un pari fou au départ, devenu une véritable référence mondiale. La carte Sorare n’est pas une image figée mais un objet numérique unique, certifié par la blockchain Ethereum. Ce détail change tout, car le joueur la possède réellement. On peut l’acheter, l’échanger ou la revendre, comme une pièce rare de collection. Et ce n’est pas tout, ces cartes servent aussi à composer des équipes et à affronter d’autres managers dans des compétitions.
Le principe : entre Panini et MPG version digitale
Difficile de ne pas penser aux albums Panini ou aux parties de Mon Petit Gazon. Sorare reprend cette fibre nostalgique et l’amène dans une dimension connectée. Chaque équipe se construit avec cinq cartes : gardien, défenseur, milieu, attaquant et un extra. Les points ? Ils dépendent des performances réelles des joueurs sur le terrain. Quand votre attaquant plante un but en Ligue des champions, c’est votre équipe Sorare qui grimpe au classement. C’est simple et terriblement addictif.
La rareté qui fait la différence
Pas toutes les cartes se valent. Sorare propose quatre niveaux de rareté qui pimentent la compétition.
– La carte Sorare unique existe en un seul exemplaire.
– Ensuite viennent les Super Rare (10 exemplaires),
– les Rare (100)
– les Limited (1 000).
Ces niveaux influent sur la valeur mais aussi sur les bonus de points. Ajoutez à cela les cartes communes gratuites offertes aux débutants. Elles permettent de se lancer sans dépenser, mais elles ne peuvent ni s’échanger ni se vendre.
Comment fonctionne le scoring ?
Chaque match officiel devient une opportunité. Le système de Sorare attribue entre 0 et 100 points par joueur. Deux composantes entrent en jeu. D’abord, le score décisif : buts, passes, arrêts, cartons, tout ce qui change un match. Ensuite, le score global, qui récompense les actions plus discrètes : passes réussies, duels, interceptions. Un gardien qui multiplie les arrêts sans encaisser peut vous sauver une semaine entière. À cela s’ajoutent des bonus selon la rareté des cartes et l’expérience accumulée.
Sorare, la French Tech qui pèse lourd
En 2021, Sorare a frappé un grand coup : 680 millions de dollars levés. La plus grosse levée de fonds de l’histoire de la French Tech. La valorisation grimpe alors à 4,3 milliards de dollars. Derrière, des géants comme SoftBank et Atomico, mais aussi des stars du foot, Mbappé, Piqué ou Griezmann. Aujourd’hui, Sorare revendique plus de 3 millions d’utilisateurs répartis dans 180 pays. Et la liste des clubs partenaires donne le vertige : Premier League, Liga, Bundesliga, et bien sûr la Ligue 1.
Quand les ventes atteignent des sommets
Le marché de la carte Sorare a connu des records impressionnants. La plus chère ? Erling Haaland, vendu 610 000 euros. Mbappé n’est pas loin, avec une carte échangée pour 416 000 euros. Cristiano Ronaldo et Vinicius Jr complètent ce podium des transactions folles. Même si l’engouement a ralenti après le pic NFT, en 2023 encore, Sorare a enregistré 200 millions de dollars de volume d’échanges.
Les débats réglementaires en France
Évidemment, un tel succès n’échappe pas aux autorités. L’Autorité Nationale des Jeux s’est penchée sur le cas Sorare. Le risque ? Que le jeu ressemble à des paris sportifs déguisés. Après discussions, un accord transitoire a été trouvé en 2022. Sorare a renforcé son offre gratuite et développé une alternative sans cartes NFT pour les joueurs français. Une manière de continuer à exister en attendant une réglementation claire sur les jeux à objets numériques échangeables.
Plus que le foot : une ouverture aux autres sports
Sorare ne s’est pas arrêté au football. L’expérience s’étend désormais au basketball avec la NBA et au baseball avec la MLB. Chaque discipline a son propre système de notation, adapté aux statistiques spécifiques. Le but ? S’imposer comme la référence mondiale du divertissement sportif numérique.
Un succès fragilisé par les défis et les changements de règles du jeu au fil des années
Malgré une ascension fulgurante, Sorare traverse une période plus compliquée. Le chiffre d’affaires a chuté, passant de 59 millions en 2023 à environ 42 millions attendus en 2024. La société a même dû réduire ses effectifs de 13%. Des signaux qui montrent que le modèle doit s’adapter pour durer.
Les joueurs de la première heure expriment leur amertume. Ils dénoncent des règles qui évoluent sans cesse et bouleversent leurs habitudes. La valeur des cartes, parfois estimée à plusieurs milliers d’euros, s’effondre dès que la saison s’achève et que les nouvelles éditions débarquent. Un constat amer, relayé avec insistance dans les forums spécialisés. Beaucoup pensaient détenir un trésor numérique. Mais à la trêve estivale, leurs cartes se sont retrouvées invendables, dépréciées, et pour certains totalement sans valeur. Résultat : des pertes financières lourdes, parfois difficilement digérées.
Un nouveau lien entre fans et football
Sorare a redéfini la relation entre supporters et ballon rond. Avec une carte Sorare, le fan devient acteur, propriétaire, stratège. Ce n’est plus seulement regarder un match, c’est y participer par procuration. Un but ou une passe décisive prend une dimension supplémentaire quand il fait grimper votre score. C’est ce mélange entre passion, stratégie et collection qui a fait de Sorare un phénomène unique. Et la question se pose déjà : comment cette expérience va-t-elle évoluer avec l’arrivée de nouvelles technologies ?
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