Le prix Sócrates : L’engagement humanitaire à l’honneur lors du Ballon d’Or

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Un trophée à part. Le prix Sócrates, créé en 2022, place l’engagement humanitaire et solidaire au cœur du football. Décerné lors du Ballon d’Or, il rappelle qu’un footballeur peut aussi marquer les esprits en dehors des terrains.

Le prix Sócrates : L'engagement humanitaire à l'honneur lors du Ballon d'Or

Le football ne se résume pas aux buts, aux dribbles et aux trophées. Avec le prix Sócrates, l’autre visage du ballon rond s’affiche fièrement. Celui des actions sociales, humanitaires et caritatives. Et chaque année, les projecteurs du Ballon d’Or mettent en lumière ces engagements qui dépassent le sport.

Un héritage brésilien au parfum de lutte

Ce prix ne porte pas un nom au hasard. Sócrates Brasileiro, figure mythique du football brésilien, symbolise bien plus qu’un numéro 8 élégant. Médecin diplômé, capitaine charismatique des Corinthians et de la Seleção, il s’est imposé comme une voix contestataire dans un Brésil muselé par la dictature. Dans les années 1980, il fut le moteur de la fameuse “Démocratie corinthiane”. Une expérience unique où les joueurs décidaient collectivement de la vie du club, du recrutement jusqu’aux déplacements. Sur leurs maillots, un mot résonnait : “Democracia”. Une façon de dire que gagner ou perdre comptait moins que défendre des valeurs. Le prix Sócrates s’inscrit dans cette filiation. Il rappelle qu’un footballeur peut être un leader sur le terrain et un acteur engagé dans la société.

Un prix qui met en avant l’action sociale

Depuis 2022, cette récompense s’attache à distinguer les projets les plus solides et les plus humains. Le jury évalue des initiatives dans des domaines variés : l’insertion par l’éducation, le soutien aux victimes de guerre, la lutte contre la pauvreté, la défense de l’égalité des chances. Autrement dit, il ne s’agit pas seulement de donner son nom à une fondation ou de faire un don symbolique. Le prix valorise des engagements concrets, qui transforment réellement le quotidien des plus fragiles. Et surtout, il fait entrer dans la lumière des causes qui méritent d’être entendues.

Une organisation exigeante et un jury prestigieux

Pour garantir son sérieux, le prix repose sur une organisation partagée entre France Football, Peace and Sport et la famille de Sócrates. Le jury rassemble sept membres aux profils variés. On y retrouve Raí, frère cadet de Sócrates et légende du PSG, mais aussi Joël Bouzou, président de Peace and Sport, ou encore Pascal Ferré, figure de France Football. Autour d’eux, des personnalités issues du sport ou du journalisme complètent le casting. Leur rôle est d’examiner les dossiers et de choisir celui qui illustre le mieux l’esprit du prix.

Le prix Sócrates :

Des lauréats qui incarnent l’esprit de solidarité

En 2022, Sadio Mané fut le premier à inscrire son nom au palmarès. Une évidence, tant son investissement au Sénégal a marqué les esprits. Il a financé un hôpital, une école et offert des infrastructures sportives à son village natal.

En 2023, Vinícius Júnior a pris le relais avec son Instituto Vini Jr., une fondation qui mêle football et éducation pour les enfants défavorisés. Son engagement contre le racisme a également pesé dans la balance.

En 2024, Jennifer Hermoso a été honorée pour son combat en faveur des femmes dans le football. Une distinction qui a résonné dans un contexte marqué par l’affaire Rubiales.

Enfin, en 2025, le prix a pris une dimension profondément émotive avec la Fondation Xana. Créée par Luis Enrique en hommage à sa fille disparue, cette structure accompagne les enfants malades et leurs familles. Le trophée a été remis à Sira Martínez, sœur de Xana, par la princesse Charlène de Monaco. Une image forte, qui restera gravée dans les mémoires.

Un symbole qui dépasse le cadre du terrain

Le prix Sócrates n’est pas un trophée de plus dans une vitrine déjà garnie. Il rappelle que les footballeurs disposent d’une influence énorme et que leur voix peut changer les choses. Comme le dit Peace and Sport, il s’agit de mettre en avant “l’influence extraordinaire que les footballeurs peuvent avoir en dehors du terrain”. Et ce n’est pas un détail. À l’heure où les critiques fusent sur les excès financiers du football, ce prix offre un contrepoids. Il raconte un football solidaire, proche des réalités sociales, capable d’utiliser sa puissance médiatique pour de bonnes causes.

Sócrates, toujours dans les mémoires

“Ma principale qualité est de me mettre au service du collectif”, disait Sócrates. Tout est dit. Ce prix perpétue son héritage et montre que le football peut être un formidable outil de cohésion et d’entraide. Il prolonge une idée simple mais puissante : le ballon rond ne s’arrête pas aux lignes blanches. Il rebondit dans les écoles, les hôpitaux, les quartiers défavorisés. Et il continue d’inspirer bien au-delà du jeu.

Quand l’engagement inspire le football de demain

Le prix Sócrates, en seulement quelques années, a trouvé sa place. Il rappelle que derrière chaque dribble, chaque but, il y a aussi un être humain, capable d’agir pour le bien commun. Ce trophée ouvre une nouvelle fenêtre : celle d’un football responsable, qui assume son rôle social. Une histoire qui ne fait que commencer, et qui pourrait bien inspirer d’autres initiatives dans le monde du sport.

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