Salaire football féminin : Le football féminin attire les foules et les caméras mais les salaires restent encore loin de rivaliser avec ceux des hommes. Les écarts demeurent flagrants malgré une progression réelle et une dynamique nouvelle portée par les grands clubs et les compétitions internationales.

Crédits : Ewan ar Born
Une réalité française aux multiples visages
En France, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon la FFF, une footballeuse professionnelle perçoit en moyenne 2 494 euros bruts par mois. Ce salaire cache pourtant une énorme disparité entre l’élite et les autres clubs. À l’OL, les joueuses tournent autour de 20 000 euros mensuels. Au PSG, la moyenne s’approche des 13 000 euros. Derrière, le Paris FC propose environ 3 000 euros. Et pour la majorité des clubs de D1, les revenus oscillent entre 1 600 et 3 000 euros. Le salaire minimum est fixé sur le Smic sportif, soit 1 820 euros mensuels. Une titulaires de Fleury, Dijon ou Guingamp vit donc une réalité bien différente de celle d’une star lyonnaise. L’écart au sein même du championnat rappelle que le football féminin français se construit encore sur deux vitesses.
L’Europe et ses contrastes financiers
À l’étranger, la photographie est tout aussi contrastée. Dans les meilleures équipes européennes classées niveau 1 FIFA, le salaire moyen se situe autour de 22 000 euros par an. Mais cette moyenne grimpe pour les joueuses de premier plan. En Angleterre, l’élite du football féminin propose environ 50 000 euros annuels. Les championnats plus modestes restent cependant bien en retrait. Une joueuse espagnole ou portugaise ne touche pas les mêmes garanties qu’une Anglaise ou qu’une Allemande. La notoriété du championnat et le poids des sponsors jouent un rôle crucial. Et ce n’est pas tout. Les stars internationales affichent des revenus à part. Megan Rapinoe avoisine les 500 000 euros annuels. Alex Morgan pointe à 170 000 euros. Des montants impressionnants mais qui restent l’exception et non la norme.

Megan Rapinoe Crédits :Lorie Shaull
Salaire football féminin : Le grand écart avec le football masculin
Comparer les salaires féminins et masculins revient à mesurer deux mondes parallèles. En France, le rapport est de un pour vingt-six. En Allemagne, il grimpe à un pour quarante-trois. Et en Angleterre, l’écart devient vertigineux avec un ratio de un pour cent treize. Les joueuses de D1 gagnent en moyenne douze fois moins que leurs homologues masculins de Ligue 1. Ces écarts s’expliquent par le poids économique. Billetterie, droits TV et sponsoring n’atteignent pas les mêmes sommets que dans les compétitions masculines. Les clubs féminins progressent mais leur capacité d’attraction reste limitée par rapport aux mastodontes masculins. Mais attention, réduire la question à la seule économie serait réducteur. Derrière ces chiffres, il y a aussi une bataille de reconnaissance et d’équité.
Les stars françaises et la dynamique actuelle
En haut du panier, certaines footballeuses françaises affichent des salaires dignes des grandes scènes européennes. Katoto, Diani, Renard ou Hegerberg dépassent les 28 000 euros bruts mensuels. Certaines frôlent même les 58 000 euros. Tabitha Chawinga, vedette de l’OL, culmine à près de 80 000 euros par mois. Ces montants restent réservés à une poignée d’élites. Mais ils symbolisent une tendance claire. Les revenus augmentent, parfois de 10 à 15% sur une saison. La professionnalisation progresse grâce aux primes de compétitions internationales comme l’Euro ou la Ligue des Champions. Des initiatives de conventions collectives viennent également renforcer la stabilité du statut professionnel. Mais sur la pelouse, toutes n’en profitent pas. Une jeune joueuse en D1 doit souvent cumuler formation, emploi et carrière pour boucler son budget.

Tabitha Chawinga
Salaire football féminin : Entre espoirs et obstacles
L’avenir des salaires dans le football féminin dépendra des prochains leviers économiques. Nouveaux contrats télévisés, poids grandissant des sponsors, billetterie en hausse : autant de pistes pour améliorer les revenus. La dynamique est enclenchée, mais le chemin reste long. L’écart avec les hommes demeure colossal. Les clubs moyens peinent à suivre le rythme imposé par l’OL et le PSG. Les fédérations devront continuer à accompagner la professionnalisation pour éviter une fracture trop visible. Le football féminin se bat sur le terrain mais aussi dans les bureaux. Le salaire moyen en dit long sur les défis encore présents. Le ballon roule, mais la route reste sinueuse pour une véritable équité salariale.
L’histoire des salaires féminins ne s’arrête pas là. La prochaine étape pourrait bien s’écrire autour des futurs contrats télévisés et de l’effet Coupe du monde.
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