France – Maroc, Les Bleuets s’inclinent en demi-finale de la CDM U20

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Les Bleuets ont tout donné mais le rêve s’est envolé. France – Maroc a offert un scénario haletant, conclu sur une cruelle élimination des jeunes Tricolores aux tirs au but (1-1, 4 t.a.b. à 5). Un match intense, plein de rebondissements, où la jeunesse française a frôlé l’exploit face à une génération marocaine exceptionnelle.

France Maroc demi finale u20 cdm

Une soirée dramatique à Valparaíso

Le stade Elías Figueroa Brander a vibré pour cette demi-finale de la Coupe du monde U20. Mercredi 15 octobre 2025, la France de Bernard Diomède affrontait un Maroc confiant et conquérant. Le décor était parfait : un public passionné, une tension palpable et deux nations prêtes à tout pour décrocher leur ticket pour la finale. Mais le destin a choisi son camp. Après 120 minutes de combat, les Marocains ont arraché leur première qualification pour une finale mondiale dans cette catégorie.

Un début de match cruel pour la France

Le début de rencontre a rapidement tourné à la frustration pour les Bleuets. À la 28e minute, Andréa Le Borgne commet une faute sur Ismaël Baouf dans la surface. Le penalty accordé semblait donner l’avantage au Maroc. Yassir Zabiri s’élance, trouve le poteau, mais le ballon rebondit sur le dos de Lisandru Olmeta avant d’entrer dans les filets. Une scène improbable et cruelle pour le gardien français, qui offre malgré lui l’ouverture du score (1-0, 31e).
Ce but malchanceux a coupé les jambes des Tricolores pendant un long moment. Le Maroc, bien organisé et porté par un pressing intelligent, a dominé les débats. Les Bleuets, eux, ont peiné à poser leur jeu et à trouver Lucas Michal, leur capitaine et fer de lance offensif.

France Maroc Le Borgne

Michal relance l’espoir tricolore

Au retour des vestiaires, Bernard Diomède a remanié son dispositif. Moustapha Dabo, entré à la mi-temps, a immédiatement apporté du rythme. Sa passe décisive pour Lucas Michal à la 58e minute a réveillé la France. Le capitaine de l’AS Monaco, auteur de son quatrième but du tournoi, a ajusté le gardien d’un tir croisé imparable. 1-1, tout était relancé.
Ce but a métamorphosé les Bleuets. La France a repris la possession et multiplié les offensives. Dabo, N’Guessan et Zidane ont tenté leur chance, sans succès. Le Maroc, acculé, a tenu bon, profitant d’un gardien en état de grâce et d’une défense parfaitement alignée.

France Maroc

Des prolongations sous haute tension

La prolongation a tenu toutes ses promesses. À la 107e minute, coup dur : Rabby Nzingoula est expulsé pour un second carton jaune. Réduite à dix, la France a serré les rangs. Malgré cela, elle aurait pu arracher la victoire. À la 118e minute, Djylian N’Guessan s’est présenté seul face au but après un centre parfait, mais sa frappe s’est envolée. Une occasion en or, symbole du manque de réalisme tricolore dans les moments clés.
Le Maroc, pragmatique, a géré la fin de rencontre avant de tenter un coup de poker à la 120e+3 minute : Mohamed Ouahbi, son sélectionneur, a remplacé le gardien Gomis par Ahmed El Mesbahi, spécialiste des tirs au but. Un choix audacieux qui allait s’avérer payant.

France Maroc : Une séance de tirs au but fatale

Le sort s’est joué depuis les onze mètres. Lucas Michal a parfaitement lancé les siens avec un contre-pied. Mais Gady Beyuku, deuxième tireur français, a trouvé le poteau droit. Derrière, les Marocains ont été d’une efficacité clinique : El Bahraoui, Boumassaoudi et Zabiri ont tous marqué, ce dernier osant une panenka pleine de sang-froid.
Olmeta a bien arrêté une tentative, mais les réussites d’Elyaz Zidane et de Bernardeau n’ont pas suffi. Score final : 5-4 pour le Maroc. Les Bleuets, têtes basses, ont quitté le terrain en larmes. Une élimination douloureuse, mais aussi pleine d’enseignements.

Des héros malgré la défaite

Lucas Michal a une nouvelle fois prouvé qu’il était le leader de cette génération. Quatre buts, du charisme et un mental exemplaire. Moustapha Dabo, décisif à chaque entrée, a confirmé qu’il était l’un des talents les plus prometteurs du FC Nantes.
Lisandru Olmeta, malheureux sur le but contre son camp, a été impeccable par la suite. Son arrêt réflexe à la 90e+1 sur Maamma a maintenu la France en vie. Quant à Nzingoula, son expulsion restera un regret immense, lui qui incarnait l’énergie du milieu français.
Côté marocain, le collectif a encore une fois fait la différence. Yassine, le virevoltant ailier de Dunkerque, a semé le trouble dans la défense tricolore. Le capitaine Maamma a dirigé son équipe avec autorité, tandis que Zabiri a inscrit son nom dans l’histoire du football marocain avec un but et un tir au but décisif.

France Maroc, Un parcours exemplaire des deux côtés

Le Maroc poursuit un parcours remarquable : après avoir battu l’Espagne, le Brésil et les États-Unis, les Lionceaux de l’Atlas rejoignent la première finale mondiale U20 de leur histoire. Un exploit immense pour une génération dorée.
La France, de son côté, sort avec les honneurs. Après avoir éliminé le Japon et la Norvège, les Bleuets ont prouvé qu’ils faisaient partie des meilleures nations formatrices. Bernard Diomède, malgré la déception, a souligné « l’attitude exemplaire » de ses joueurs et leur « envie de se battre jusqu’au bout ». Les jeunes Tricolores disputeront le match pour la troisième place avec le même objectif : finir sur une note positive.

Le Maroc affrontera en finale le vainqueur du choc entre l’Argentine et la Colombie. La France, elle, devra digérer cette désillusion avant de se projeter vers la suite. Le réservoir de talents tricolores reste immense. Et si cette génération n’a pas (encore) remporté de titre, elle a gagné bien plus : de l’expérience, du caractère et la promesse d’un avenir brillant.

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