Pourquoi l’Italie joue en bleu ? Depuis plus d’un siècle, l’Italie entre sur les terrains habillée de bleu. Un choix qui intrigue, questionne, parfois surprend. Car le drapeau italien n’affiche aucun azur. Et pourtant, ce maillot raconte une histoire dense, politique, sportive, presque intime. Une histoire où le football sert de miroir à la construction d’un pays. Le bleu italien n’est pas une coquetterie esthétique. C’est un héritage assumé, transmis de génération en génération. Et ce n’est pas tout. Ce bleu a survécu aux régimes, aux bouleversements et aux changements de symboles.

Pourquoi l’Italie joue en bleu ? Crédit Football.ua
Un héritage royal au cœur du maillot
Pour comprendre le bleu italien, il faut remonter avant le football. Bien avant les Coupes du monde et les stades pleins. Le bleu renvoie à la Maison de Savoie, dynastie fondatrice de l’Italie unifiée. Victor-Emmanuel II devient roi en 1861, acte fondateur du pays. La Maison de Savoie utilise le bleu comme couleur royale. Ce bleu apparaît sur les blasons, les ordres et les symboles de la cour. Il s’impose rapidement comme signe de pouvoir et d’unité. Dans un pays encore fragmenté, cette couleur sert de repère commun. Le maillot italien ne s’inspire donc pas du drapeau tricolore. Il s’ancre dans une histoire monarchique assumée. Le bleu devient un fil conducteur, discret mais puissant. Un fil qui relie sport et construction nationale.
Les débuts hésitants de la Nazionale
Lors du premier match officiel en 1910, l’Italie joue en blanc. Un choix pragmatique avant tout. Le tissu blanc coûte moins cher et se trouve facilement. Il évoque aussi une certaine neutralité visuelle. Ce blanc s’inscrit dans une imagerie alpine populaire. Il rappelle la neige, la montagne, une Italie encore rurale.
Mais attention. Ce choix n’est pas destiné à durer. La sélection cherche rapidement une identité forte.
Une couleur capable de fédérer joueurs et supporters. Le blanc reste fonctionnel, mais manque de caractère. Le déclic arrive un an plus tard.
1911, l’année du virage azzurro

En 1911, face à la Hongrie, l’Italie change de tenue. La Nazionale apparaît pour la première fois en bleu. Le bleu de la Maison de Savoie entre sur le terrain. Et il ne repartira plus. Ce choix est immédiatement validé par l’opinion. Le maillot bleu marque les esprits. Il tranche avec les habitudes européennes. Il affirme une singularité italienne. Très vite, le surnom de “Squadra Azzurra” s’impose. Le mot dépasse le simple registre chromatique. Il devient une signature émotionnelle. Le bleu n’est plus une couleur, c’est un drapeau sportif.
Un symbole qui dépasse la monarchie
En 1946, l’Italie devient une République. La monarchie disparaît après le référendum. Logiquement, certains symboles doivent être repensés. Mais le bleu résiste. Seul l’écu royal est retiré du maillot. Il est remplacé par un blason tricolore. Le bleu, lui, reste en place. Un choix lourd de sens. Ce maintien traduit une volonté de continuité. Le football ne renie pas l’histoire, il la dépasse. Le bleu devient un symbole national élargi. Il n’appartient plus à une dynastie, mais à tout un peuple.
Des couleurs alternatives vite oubliées
Avant 1911, le blanc reste la référence. Il sert longtemps de maillot de rechange. Notamment lors des matchs à l’extérieur. Ou en cas de conflit de couleurs. Mais une autre parenthèse marque l’histoire. Sous le régime fasciste, le maillot devient noir. À partir de 1937, l’Italie joue intégralement en noir. Une décision politique, clairement affichée. Ce noir accompagne la mise en scène du pouvoir. Le sport devient alors un outil de propagande. Mais cette couleur disparaît après la Seconde Guerre mondiale. Le bleu reprend sa place, durablement.
L’azzurro comme langage sportif
Le bleu italien ne se limite pas au football. Il irrigue l’ensemble du sport national. Rugby, basket, natation, boxe suivent le mouvement. Toutes les sélections deviennent “azzurre”. Ce code couleur forge un imaginaire collectif. Voir du bleu, c’est penser à l’Italie. Peu importe la discipline ou la génération. Le lien est immédiat. Et ce n’est pas tout. Ce bleu voyage au-delà des frontières. Dans la diaspora italienne, de nombreux clubs l’adoptent. Une manière d’afficher une appartenance culturelle forte.
Quand une couleur devient une identité
L’azzurro est devenu un étendard. Il symbolise la fierté, la cohésion, la mémoire. Chaque match ajoute une couche au récit. Chaque génération prolonge l’histoire. Ce bleu raconte des victoires, des défaites, des drames. Il unit les tifosi derrière un même symbole. Il rappelle que le football parle aussi d’histoire. D’identité et de transmission. Le maillot bleu italien n’est jamais neutre. Il porte un passé assumé.
Il traverse les époques sans se diluer. Et il continue d’écrire le roman du football transalpin.

Pourquoi l’Italie joue en bleu Maillot 2026
Et après le bleu, quelles histoires à raconter
Comprendre le bleu italien, c’est lire le pays autrement. C’est saisir comment le football absorbe l’histoire nationale. Mais attention. Chaque sélection cache d’autres récits symboliques. Car derrière chaque couleur, il y a un choix politique, culturel ou affectif. Et peut-être que le prochain voyage se fera ailleurs, sur un autre maillot mythique.
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