La CAN 2025 s’annonce comme un tournant majeur pour le championnat français. Les joueurs de Ligue 1 qui vont à la CAN 2025 vont profondément remodeler les effectifs en plein cœur de l’hiver. Clubs, entraîneurs et supporters se préparent à un mois sous tension, entre absences clés et équilibres fragilisés.
La Coupe d’Afrique des Nations 2025, organisée au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, ne sera pas une parenthèse anodine pour la Ligue 1. Elle va priver les clubs français d’environ cinquante joueurs, souvent titulaires, parfois cadres. Le calendrier n’épargne personne puisque deux journées de championnat, début janvier, seront directement impactées. La trêve hivernale n’y changera rien pour les internationaux africains, convoqués dès le 21 décembre. Derrière les chiffres, ce sont des histoires humaines, sportives et stratégiques qui se croisent.
Une Ligue 1 frappée de plein fouet par la CAN 2025
La CAN 2025 tombe à un moment sensible de la saison. La Journée 16, programmée le 14 décembre 2025, sera la dernière avant l’hémorragie. Ensuite, la Ligue 1 devra composer sans une partie de ses forces vives. Les joueurs de Ligue 1 qui vont à la CAN 2025 représentent des profils variés, des leaders défensifs, des créateurs offensifs, des gardiens titulaires. Pour certains clubs, l’absence est ponctuelle. Pour d’autres, elle est structurelle.
Ce tournoi africain agit comme un révélateur des dépendances. Les effectifs bâtis autour de joueurs africains voient soudain leur profondeur mise à nu. Les entraîneurs anticipent déjà des ajustements tactiques, parfois contraints. Pourtant, la CAN reste une vitrine exceptionnelle pour ces joueurs, partagés entre ambition continentale et fidélité au club.
Paris FC et FC Lorient, les grands sacrifiés
Le Paris FC vit une situation presque inédite. Cinq joueurs quittent l’effectif en plein hiver. Ilan Kebbal et Samir Chergui rejoignent l’Algérie. Moses Simon part avec le Nigeria. Jean Philippe Krasso défend les couleurs ivoiriennes. Hamari Traoré est convoqué avec le Mali. Pour un promu, le choc est brutal. Moses Simon incarne cette fragilité. Déjà décisif en Ligue 1 avec trois buts et deux passes, il concentre une grande partie du danger offensif parisien. Son départ laisse un vide difficile à combler.
À Lorient, le constat est similaire. Cinq joueurs s’envolent aussi pour la CAN 2025. Arthur Avom et Darlin Yongwa rejoignent le Cameroun. Montassar Talbi part avec la Tunisie. Arsène Kouassi est convoqué par le Burkina Faso. Aiyegun Tosin défend le Bénin. La défense lorientaise est particulièrement touchée. Montassar Talbi, habitué des grands rendez-vous africains, incarne l’ossature défensive. Son absence prolongée fragilise une équipe déjà exposée.
Les clubs fortement impactés et leurs équilibres menacés
Angers, Le Havre, Metz, Nice et Lille perdent chacun quatre joueurs. À Angers, Hervé Koffi, Ousmane Camara, Jim Allevinah et Jacques Ekomié quittent le groupe. Le Havre subit un scénario rare. Mory Diaw et Lionel Mpasi partent simultanément, laissant le club sans ses deux gardiens. Une situation critique pour la continuité sportive.
À Metz, Habib Diallo et Cheikh Sabaly rejoignent le Sénégal. Jean Philippe Gbamin part avec la Côte d’Ivoire. Urie Michel Mboula est convoqué par le Gabon. Nice voit s’envoler Hicham Boudaoui, Yehvann Diouf, Antoine Mendy et Ali Abdi. Lille perd Aïssa Mandi, Chancel Mbemba et Ngal’ayel Mukau, tandis que Hamza Igamane figure parmi les réservistes marocains. Pourtant, la perte la plus sensible concerne l’animation offensive, Igamane étant l’un des hommes forts de la saison.
Rennes, avec trois départs, reste concerné. Seko Fofana, Abdelhamid Aït Boudlal et Mahamadou Nagida rejoignent leurs sélections respectives. Le cas Fofana intrigue. Recruté à prix fort, il peine à retrouver une place centrale dans la hiérarchie. Pourtant, son statut de champion d’Afrique en titre avec la Côte d’Ivoire lui confère une légitimité intacte.
Les stars de Ligue 1 face à l’incertitude
À Marseille, la CAN 2025 s’apparente à un double coup dur. Pierre Emerick Aubameyang, blessé aux ischio-jambiers, est incertain pour le début de la compétition avec le Gabon. Auteur de statistiques solides malgré son âge, il reste un leader offensif. Son absence, même partielle, pèse lourd. Nayef Aguerd, pilier défensif, quitte aussi l’OM. Sa précision de passe et son leadership manquent déjà aux Marseillais.
Au Paris Saint Germain, Achraf Hakimi cristallise toutes les attentions. Blessé à la cheville, il demeure incertain pour les premiers matchs du Maroc. Unique arrière droit de métier, son absence prolongée fragilise le système de Luis Enrique. Pourtant, le Maroc, pays hôte, compte sur lui comme un leader. La course contre la montre est lancée.
Bilan des départs pour la CAN
Deux clubs décimés avec 5 départs chacun :
Paris FC (5 joueurs) : Ilan Kebbal (Algérie), Samir Chergui (Algérie), Moses Simon (Nigeria), Jean-Philippe Krasso (Côte d’Ivoire), Hamari Traoré (Mali). Le Paris FC est clairement le club le plus touché, ce qui constitue un véritable trou dans l’effectif pour ce nouveau promu.
FC Lorient (5 joueurs) : Arthur Avom (Cameroun), Darlin Yongwa (Cameroun), Montassar Talbi (Tunisie), Arsène Kouassi (Burkina Faso), Aiyegun Tosin (Bénin). Lorient subit également un impact majeur, notamment dans sa défense.
Quatre clubs avec 4 départs :
• Angers SCO : Hervé Koffi (Burkina Faso), Ousmane Camara (Mali), Jim Allevinah (Gabon), Jacques Ekomié (Gabon)
• Le Havre AC : Mory Diaw (Sénégal), Lionel Mpasi (RD Congo), Ally Samatta (Tanzanie), Fodé Doucouré (Mali). Situation particulière : Le Havre perd ses deux gardiens, ce qui est problématique pour la continuité de l’équipe.
• FC Metz : Habib Diallo (Sénégal), Cheikh Sabaly (Sénégal), Jean-Philippe Gbamin (Côte d’Ivoire), Urie-Michel Mboula (Gabon)
• OGC Nice : Hicham Bouadaoui (Algérie), Yehvann Diouf (Sénégal), Antoine Mendy (Sénégal), Ali Abdi (Tunisie)
• LOSC Lille : Aïssa Mandi (Algérie), Chancel Mbemba (RD Congo), Ngal’ayel Mukau (RD Congo) + Hamza Igamane (réserviste avec le Maroc). Lille perd son meilleur buteur (Igamane) et deux défenseurs centraux importants.
Trois départs :
• Stade Rennais FC : Seko Fofana (Côte d’Ivoire), Abdelhamid Aït Boudlal (Maroc), Mahamadou Nagida (Cameroun)
Deux départs chacun :
• Paris Saint-Germain : Achraf Hakimi (Maroc), Ibrahim Mbaye (Sénégal)
• Olympique Lyonnais : Moussa Niakhaté (Sénégal), Clinton Mata (Angola)
• Olympique Marseille : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon), Nayef Aguerd (Maroc)
• FC Nantes : Mostafa Mohamed (Égypte), Chidozie Awaziem (Nigeria)
• AS Monaco : Lamine Camara (Sénégal), Krépin Diatta (Sénégal)
• AJ Auxerre : Lassine Sinayoko (Mali), Danny Namaso (Cameroun)
• Stade Brestois : Kamory Doumbia (Mali), Éric Junior Dina Ebimbe (Cameroun)
• RC Strasbourg : Guéla Doué (Côte d’Ivoire), Mamadou Sarr (Sénégal)
Un seul départ :
• RC Lens : Mamadou Sangaré (Mali)
• Toulouse FC : Franck Magri (Cameroun)
Les sélections africaines nourries par la Ligue 1
La Côte d’Ivoire arrive en championne en titre. Seko Fofana et Jean Philippe Krasso figurent parmi les joueurs de Ligue 1 qui vont à la CAN 2025 pour défendre ce statut. Le Nigeria, finaliste malheureux en 2023, avance avec des ambitions claires. Moses Simon incarne cette passerelle entre Ligue 1 et Super Eagles. Le Mali impressionne par sa régularité. Six joueurs issus du championnat français composent son groupe, preuve d’un lien fort entre la Ligue 1 et les Aigles.
La Tunisie, fidèle à sa réputation de discipline, s’appuie sur Montassar Talbi pour stabiliser sa défense. Le Maroc, favori et pays hôte, bénéficie d’une dynamique exceptionnelle. Achraf Hakimi en est l’un des symboles, malgré les incertitudes physiques. Le Sénégal, avec dix joueurs issus de Ligue 1, confirme l’attractivité du championnat français pour les Lions de la Teranga. Le Gabon, enfin, retient son souffle autour d’Aubameyang, dont la condition physique conditionne une grande partie de ses espoirs.
Quels enjeux pour la Ligue 1 après la CAN 2025
Le retour des joueurs de Ligue 1 qui vont à la CAN 2025 s’annonce progressif. Fatigue, blessures, dynamique émotionnelle, tout compte. Certains reviendront auréolés de succès. D’autres porteront le poids d’une élimination précoce. Les clubs devront gérer ces retours avec précaution. Pourtant, cette période offre aussi des opportunités. Des jeunes émergent, des hiérarchies évoluent, des systèmes se réinventent.
Et ce n’est pas tout. La CAN 2025 agit comme un révélateur stratégique. Les clubs français savent désormais que l’anticipation devient essentielle. Recrutement, gestion de l’effectif, polyvalence tactique, chaque détail compte.
La Ligue 1 ressortira transformée de ce mois africain. Et l’attention se portera déjà vers un autre enjeu brûlant, le mercato hivernal, où chaque décision pèsera lourd.
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