Le compte à rebours est lancé et l’Afrique du football retient son souffle. La Coupe d’Afrique des nations 2025 s’installe au Maroc pour un mois brûlant, entre ambitions, rivalités et destins à écrire. Vingt-quatre sélections, six groupes, et une certitude : personne ne traversera ce tournoi sans laisser des plumes.
Le tournoi se jouera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, avec un format désormais bien rodé. Une phase de groupes dense, puis des huitièmes ouverts à seize équipes, avant l’impitoyable loi des matches à élimination directe. Et ce n’est pas tout. Le Maroc, pays hôte, ouvrira le bal à Rabat face aux Comores, dans une ambiance qui promet déjà.

Une CAN qui s’annonce électrique
La CAN n’est jamais un tournoi comme les autres. Elle ne pardonne rien et récompense ceux qui savent survivre. Cette édition marocaine coche toutes les cases : des favoris assumés, des outsiders ambitieux et une génération montante prête à bousculer l’ordre établi. Les matches de groupes se joueront du 21 au 31 décembre sur six stades marocains rénovés, avant une montée progressive vers la finale du 18 janvier 2026.
Les deux premiers de chaque groupe verront les huitièmes. Les quatre meilleurs troisièmes aussi. Autant dire que chaque point pèsera lourd. Mais attention, certaines poules ressemblent déjà à des pièges ouverts.
Groupe A : le Maroc face à ses vérités
Le Maroc n’a pas le droit à l’erreur dans ce groupe A. Pays hôte, favori logique, il devra assumer son statut dès l’ouverture contre les Comores. Mais le vrai test viendra du Mali, adversaire direct pour la première place. Ce duel promet un choc de styles, entre maîtrise technique et impact athlétique.
La Zambie, souvent difficile à manœuvrer sur la scène continentale, possède une expérience précieuse. Les Comores, de leur côté, avancent sans complexe. Elles ont déjà montré qu’elles savaient frapper quand on les attend le moins. Dans cette poule, le Maroc part devant, mais rien ne sera simple.
Groupe B : l’Égypte en patron, mais sous surveillance
Le groupe B paraît plus lisible sur le papier. L’Égypte et l’Afrique du Sud semblent au-dessus, avec une longueur d’avance sur l’Angola et le Zimbabwe. Mais attention aux calculs trop rapides. La CAN adore renverser les pronostics.
L’Égypte s’appuie toujours sur une structure solide, prudente, presque clinique. L’Afrique du Sud progresse, gagne en régularité et vise clairement une qualification tranquille. Derrière, l’Angola et le Zimbabwe chercheront le coup parfait, celui qui peut faire basculer une soirée.
Groupe C : Nigeria et Tunisie, mais vigilance maximale
Nigeria et Tunisie composent l’ossature de ce groupe C. Deux nations habituées aux joutes continentales, avec des objectifs élevés. Le Nigeria impressionne par sa richesse offensive et son athlétisme, tandis que la Tunisie mise sur son organisation et son vécu.
Mais l’Ouganda et la Tanzanie n’arrivent pas en victimes. Les équipes d’Afrique de l’Est ont prouvé qu’elles pouvaient perturber les hiérarchies. Un match accroché, un faux pas, et tout peut se compliquer très vite.
Groupe D : la poule la plus dense du tournoi
C’est peut-être le groupe de tous les dangers. Le Sénégal, la RD Congo et le Bénin se retrouvent dans une poule où chaque match ressemble à une finale. Le Sénégal avance avec un statut de favori, porté par une ossature expérimentée et une défense réputée.
La RD Congo reste imprévisible, capable du meilleur comme du plus frustrant. Le Bénin, en progression constante, arrive avec des certitudes et l’envie de bousculer les gros. Le Botswana complète le groupe, dans un rôle d’outsider total, mais sans pression.
Groupe E : l’Algérie en tête, mais rien n’est acquis
L’Algérie aborde ce groupe E avec un léger avantage. Son potentiel offensif et son vécu récent parlent pour elle. Mais le Burkina Faso et la Guinée équatoriale ont déjà montré qu’ils savaient exister sur la scène continentale.
Le Soudan ferme la marche, mais cherchera à jouer les trouble-fêtes. Dans cette poule, chaque duel aura un parfum de combat tactique, où la gestion des temps faibles sera déterminante.
Groupe F : un choc permanent entre géants
Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon. Trois noms qui claquent. Trois histoires fortes avec la CAN. Ce groupe F ressemble à un mini-tournoi à lui seul. Chaque rencontre promet de l’intensité, des duels physiques et une pression maximale.
La Côte d’Ivoire avance avec une génération en pleine ascension. Le Cameroun reste fidèle à son ADN, toujours difficile à manœuvrer. Le Gabon possède des individualités capables de faire la différence. Le Mozambique, de son côté, devra s’accrocher pour exister.
Les cadres qui portent les grandes nations
Le Maroc comptera beaucoup sur Brahim Díaz, visage fort de la sélection. Sept buts en quatre matches de qualifications parlent pour lui. Derrière, Achraf Hakimi reste indispensable dans les sorties de balle et l’animation des couloirs.
Au Sénégal, le collectif prime. Une ossature expérimentée, un milieu dense et une défense solide composent un bloc difficile à fissurer. L’équipe sait gérer les grands rendez-vous.
L’Algérie mise sur Mohamed Amoura, en pleine réussite. Dix buts en dix matches de qualifications, plus quatre passes décisives. Il arrive comme l’arme offensive numéro un.
Le Nigeria impressionne par sa profondeur offensive. Un milieu technique, une défense athlétique et une capacité à faire mal sur transitions rapides en font un candidat sérieux au dernier carré.
La Côte d’Ivoire avance avec une génération dorée. L’explosion de Yan Diomandé symbolise cette dynamique. L’Égypte, elle, reste bâtie autour d’un leader offensif de niveau mondial et de cadres aguerris.
Les joueurs émergents qui peuvent tout changer
Yan Diomandé attire déjà tous les regards. À seulement 19 ans, l’ailier ivoirien explose par sa vitesse et sa capacité à éliminer. Déjà décisif en Bundesliga, il pourrait devenir la révélation du tournoi.
Kamory Doumbia représente le facteur X du Mali. Milieu offensif percutant, il apporte de l’impact entre les lignes et une vraie capacité à casser les blocs.
Et ce n’est pas tout. Plusieurs sélections s’appuient sur de jeunes milieux box-to-box et des ailiers rapides. Leurs statistiques offensives progressent fortement sur la saison 2024-2025. Beaucoup arrivent lancés, portés par une dynamique positive en club, souvent en Bundesliga ou en Ligue 1.
Cette génération montante ajoute une part d’imprévu à la CAN 2025. Un but, un match référence, et une carrière peut basculer sous les projecteurs continentaux.
Une CAN ouverte, imprévisible, passionnante
Cette Coupe d’Afrique des nations promet un récit dense, fait de chocs, de surprises et de confirmations. Les favoris sont là, mais l’histoire de la CAN rappelle une chose simple. Rien n’est jamais écrit à l’avance.
Entre groupes relevés, joueurs en quête de reconnaissance et nations affamées, le Maroc s’apprête à accueillir un tournoi où chaque soirée peut devenir mémorable. Et la suite pourrait bien s’écrire dès les huitièmes, quand les calculs laisseront place à la survie pure.
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