Malgré un contexte économique tendu, le Stade Rennais FC ambitionne de rester compétitif avec un budget estimé entre 115 et 125 millions d’euros.

La saison 2025-2026 s’annonce charnière pour le Stade Rennais FC. Si la stabilité budgétaire semble de mise, elle cache des bouleversements profonds liés notamment à l’effondrement des droits TV. Les Rouge et Noir entament l’année avec des ambitions intactes mais un modèle économique à redessiner.
Une base solide malgré la tempête
L’exercice précédent, validé sans réserve par la DNCG, fixe le cap. Le budget 2024-2025, estimé entre 115 et 125 millions d’euros, sert de fondation aux projections actuelles. Aucun avertissement n’a été émis par l’instance de contrôle financier du football français. Cette validation souligne la rigueur du club dans sa gestion. Mais la stabilité apparente masque une recomposition en profondeur. En 2024-2025, 36 % des revenus du Stade Rennais FC provenaient des droits TV. En 2025-2026, cette part tombe sous les 10 %. Une chute vertigineuse à laquelle il faut répondre rapidement.
La chute des droits TV, un séisme pour Rennes
L’effondrement des droits télévisés domestiques bouleverse l’économie des clubs français. Pour Rennes, la perte nette est estimée à plus de 30 millions d’euros. En cause, la disparition des primes européennes et la mise en place d’un système minimaliste. À peine 11 millions d’euros sont espérés en 2025-2026 pour les Rouge et Noir. La chaîne « Ligue 1+ » pourrait compenser sur le long terme, mais aucun effet immédiat n’est attendu. En parallèle, les droits internationaux restent anecdotiques : 500 000 euros au mieux.
Trading de joueurs, la planche de salut
Face à ces recettes audiovisuelles en chute libre, Rennes a musclé sa stratégie de ventes. Le mercato 2025-2026 s’annonce déjà lucratif : Truffert, Assignon, Furuhashi et Matusiwa ont quitté le club pour un total de 46 millions d’euros. Le club vise les 50 millions. Une clause liée à Kalimuendo pourrait faire la différence dans les prochaines semaines. Cette politique de trading agressif devient indispensable pour préserver l’équilibre financier. Elle n’est plus un choix, mais une obligation.
Une billetterie en croissance continue
Si le Roazhon Park n’est pas le plus grand stade de Ligue 1, il affiche complet à chaque match ou presque. En 2024-2025, l’affluence moyenne frôlait les 27 700 spectateurs, soit 95 % de taux de remplissage. Grâce à une légère indexation des tarifs, la billetterie devrait rapporter un million d’euros supplémentaire. À cela s’ajoutent les revenus liés aux hospitalités, en hausse constante.
Sponsoring et merchandising : un levier maîtrisé
Les partenariats du Stade Rennais FC restent solides. Puma s’inscrit dans la durée (2028), tout comme Samsic, dont le contrat court jusqu’en 2026. L’indexation annuelle permet d’espérer une progression de 2,3 millions d’euros pour cette saison. Le merchandising, bien que plus modeste, continue d’évoluer. Ces deux sources de revenus deviennent vitales dans la nouvelle économie du football français.
Artémis, l’actionnaire qui veille à distance
Le groupe Artémis, actionnaire principal du club, a joué un rôle central dans le développement du Stade Rennais FC. Il a récemment financé le nouveau centre d’entraînement pour un montant de 40 millions d’euros. Pour la saison 2025-2026, son soutien reste mesuré : entre 5 et 10 millions d’euros selon les besoins. Ce soutien est prévu uniquement en cas de déséquilibre ponctuel. Le club garde donc une large autonomie de gestion.
Des dépenses sous haute surveillance
Côté dépenses, la masse salariale reste le principal poste. Elle devrait atteindre 72 millions d’euros, soit 60 à 65 % du budget global. La DNCG surveille de près ce ratio. L’objectif est de rester sous la barre critique pour éviter toute sanction. Deux joueurs dépassent les 4 millions d’euros bruts annuels, un niveau rare pour Rennes. Les autres postes sont mieux maîtrisés : 20 millions pour les achats de joueurs, 12 pour le centre de formation et 6 pour les coûts liés à l’exploitation du stade.
Un léger excédent anticipé
Le compte de résultat prévisionnel laisse entrevoir un léger excédent de 4 millions d’euros. Ce coussin financier sera précieux en cas de contre-performance sportive. Il permet aussi d’amortir d’éventuels retards de paiement liés aux droits TV. Rennes construit ainsi un modèle plus résilient. Mais il repose sur des hypothèses fragiles.
Un budget encadré par de multiples incertitudes
Plusieurs scénarios sont envisagés. Dans le cas le plus pessimiste, le budget tomberait à 110 millions. Cela pourrait survenir si les transferts ne rapportent pas autant qu’espéré. À l’inverse, un bon parcours en Coupe ou un bonus UEFA pourraient pousser le budget à 130 millions. Le Stade Rennais FC se situe donc dans une fourchette large, reflet d’un environnement incertain.
Rennes parmi les grands
Avec un budget situé entre 115 et 125 millions d’euros, Rennes se classe dans la première moitié des clubs de Ligue 1. Loin du PSG et de ses 800 millions, mais au coude-à-coude avec Lille ou Nice. Ce positionnement confirme les ambitions du club. Il vise une place européenne sans renier sa stabilité financière. Le modèle breton, ancré sur la formation et le trading, montre sa solidité.
Vers une saison charnière
La saison 2025-2026 sera un test. Rennes devra composer avec des revenus TV divisés par quatre. Le recrutement, déjà lancé, doit permettre d’atteindre les objectifs sans déséquilibrer la structure. La marge de manœuvre est faible. Mais le club dispose d’atouts solides : une base de supporters fidèle, des partenaires engagés, un centre de formation reconnu.
L’histoire budgétaire du Stade Rennais FC en 2025-2026 n’est donc pas écrite à l’encre noire, mais elle demandera d’être réécrite souvent, au fil des mouvements de joueurs et des résultats sportifs.
Une question reste alors en suspens : comment Rennes parviendra-t-il à valoriser son centre de formation à l’échelle européenne ?
Voir aussi notre article sur : Le budget de l’AS Monaco pour la saison 2025-2026