Prix de licence de football : Que devient l’argent des licences de foot ?

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Chaque saison, des millions de Français signent pour une nouvelle aventure sur les terrains. Derrière le ballon, il y a aussi un chèque. Mais une question persiste dans les esprits : que devient réellement l’argent des licences de foot ?

Prix de licence de football : Que devient l'argent des licences de foot ?

Crédits : Michal Jarmoluk

Les familles s’interrogent, les clubs expliquent, la Fédération encaisse et redistribue. Plongée dans les coulisses d’un système où chaque euro compte, et où le prix de licence de football dépasse largement la simple formalité administrative.

Licence ou cotisation : la confusion entretenue

Première étape, lever l’ambiguïté. Le prix de licence de football fixé par la FFF n’est pas le même que la cotisation demandée par les clubs. Une licence senior coûte 28,50 euros à la Fédération. Pourtant, les parents déboursent en moyenne 175 euros pour inscrire leur enfant. La différence, souvent mal comprise, sert au quotidien du club amateur. Équipements, survêtements, shorts, chaussettes, mais aussi ballons, plots, minibus ou assurances, tout cela se finance grâce à la cotisation. Et ce n’est pas tout : les tournois d’été, les goûters d’après-match et les moments conviviaux trouvent aussi leur place dans cette enveloppe.

La redistribution fédérale : une pyramide bien huilée

Alors, que deviennent les 28,50 euros de la licence senior ? Loin d’être gardés par la FFF, ils alimentent un système pyramidal. 42% reviennent aux districts départementaux, soit environ 12 euros par licence. Ce sont eux qui organisent les championnats locaux et gèrent l’arbitrage de proximité. Les ligues régionales captent 28%, environ 8 euros, destinés aux compétitions régionales et à la formation des éducateurs. La FFF ne conserve que 12%, soit 3,50 euros, pour ses missions nationales : formation des arbitres, développement des sélections, projets fédéraux. S’ajoutent l’assurance obligatoire, environ 3 euros, et les frais administratifs liés aux licences. Bref, derrière le prix de licence de football, chaque euro trouve sa place dans une mécanique où personne ne garde tout pour soi.

Le budget record de la FFF : l’amateur au cœur du projet

Pour 2025-2026, la Fédération a voté un budget colossal : 299,1 millions d’euros. Et sur ce total, 106,2 millions sont dédiés au football amateur. Soit plus d’un tiers du budget. Une manne qui témoigne de l’importance accordée aux clubs de base. D’où vient cet argent ? Les sponsors pèsent lourd, avec 126,1 millions d’euros. Nike, Crédit Agricole et d’autres partenaires assurent la vitrine. Les droits télévisés représentent 55,8 millions, tandis que la fameuse taxe Buffet rapporte 31,2 millions. Les licences, elles, ne pèsent que 15,1 millions, soit à peine 5% du budget global. Preuve que le prix de licence de football, malgré son importance symbolique, ne constitue qu’une petite partie des ressources fédérales. À noter : 14 millions sont spécifiquement fléchés vers le football féminin, une priorité actuelle.

La taxe Buffet : quand les pros financent les amateurs

C’est l’un des piliers cachés du système. Depuis 2000, la taxe Buffet ponctionne 5% des droits télé du foot professionnel pour financer l’amateur. En 2025, elle rapporte 31,2 millions d’euros à la FFF, soit plus du double des revenus des licences. Voilà une solidarité directe entre les stars médiatisées et les terrains champêtres. Mais attention : ce mécanisme dépend de la santé économique de la Ligue 1. Si les droits TV baissent, c’est tout l’écosystème qui tremble. Comme le résume un sénateur : « Quand le football français tousse, c’est tout le sport qui s’enrhume ».

Le FAFA : la caisse de soutien des clubs

Au-delà des grands chiffres, le Fonds d’Aide au Football Amateur (FAFA) est la bouée de sauvetage concrète pour les clubs. Il finance l’emploi, l’équipement et la formation. Un club employeur peut recevoir 8 000 euros pour créer un poste salarié. Pour un projet d’infrastructures, le FAFA peut couvrir jusqu’à 80% du coût, souvent en partenariat avec l’Agence Nationale du Sport. Terrain synthétique, futsal ou Foot5, ce sont des projets souvent hors de portée sans cette aide. Le prix de licence de football, même modeste dans la mécanique fédérale, contribue indirectement à alimenter ce dispositif vital.

Les indemnités de formation : la loterie des transferts

Il existe aussi une autre source de revenus pour certains clubs : les indemnités de formation. Depuis 2001, une part des transferts internationaux est reversée aux clubs formateurs. Entre 12 et 15 ans, c’est 0,25% du montant par année de formation. Entre 16 et 23 ans, ce pourcentage grimpe à 0,5%. Exemple frappant : lors du transfert de Tanguy Ndombélé à Tottenham pour 60 millions, son club formateur Linas-Montlhéry a touché 300 000 euros. Une somme énorme pour un amateur, supérieure à son budget annuel. Ces retombées permettent parfois de financer des projets structurants ou de sécuriser les finances d’un club. Mais tout le monde n’a pas cette chance.

L’Agence Nationale du Sport : l’appui extérieur

Depuis 2019, l’ANS a pris le relais du CNDS comme partenaire public du sport amateur. Avec ses Projets Sportifs Fédéraux, elle distribue des subventions dès 1 500 euros. Les priorités sont claires : développement de la pratique féminine et lutte contre les discriminations. Les clubs peuvent déposer jusqu’à quatre projets, et l’ANS finance jusqu’à 50% du budget prévisionnel. Cette approche ciblée favorise les clubs structurés capables de monter des dossiers. Mais elle complique la tâche des petites associations, souvent gérées par des bénévoles débordés.

Les défis d’un système sous tension

Malgré la solidarité et les aides, le financement reste fragile. Les cotisations explosent, parfois au-delà de 200 euros, ce qui freine l’accès au foot pour certains enfants. La dépendance aux droits TV inquiète, car la Ligue 1 peine à séduire les diffuseurs. Les clubs amateurs doivent aussi s’adapter à une nouvelle logique de projets, plus administrative et chronophage. Ceux qui savent monter des dossiers profitent, les autres peinent à suivre. Le prix de licence de football devient alors un sujet social, bien au-delà du sport.

Un avenir à imaginer

Face à ces enjeux, plusieurs pistes émergent. Certains élus proposent d’étendre la taxe Buffet aux transferts de joueurs professionnels. D’autres militent pour renforcer les indemnités des clubs formateurs. La FFF, de son côté, cherche de nouveaux partenariats publics et privés. Le modèle reste solide mais fragile, puissant mais vulnérable. L’argent des licences n’est qu’un rouage, mais il reste essentiel pour maintenir le football à la portée de tous. Et derrière la question du prix de licence de football, c’est finalement celle de l’avenir du football amateur en France qui se pose.

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