Mort de Diogo Jota : le football perd un homme discret, humble et aimé

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L’attaquant portugais de Liverpool, Diogo Jota, est mort dans un accident de voiture en Espagne. Le monde du football est en deuil.

Mort de Diogo Jota : le football perd un joueur précieux et un homme discret

Diogo Jota est mort dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 juillet, aux côtés de son frère André, dans un accident de la route survenu en Espagne. À seulement 28 ans, il laisse derrière lui une carrière admirable, trois enfants, une femme, et l’image d’un joueur apprécié pour sa générosité, sa discrétion et son professionnalisme.

Une disparition brutale et incompréhensible

L’accident est survenu aux alentours de 0h35, sur l’autoroute A52 dans la région de Sanabria. Le véhicule des deux frères, une Lamborghini, aurait été victime de l’éclatement d’un pneu lors d’un dépassement. La voiture a pris feu, piégeant ses occupants. Les corps calcinés ont été identifiés grâce à la plaque d’immatriculation et confirmés par des tests ADN. Le choc est d’autant plus fort que Diogo Jota revenait tout juste d’un des moments les plus heureux de sa vie. Il s’était marié avec Rute Cardoso, la mère de ses trois enfants, quelques jours auparavant. Après une opération pulmonaire, il avait choisi de voyager par la route pour rejoindre Liverpool, suivant les recommandations médicales. Il devait reprendre l’entraînement lundi. Son frère André l’avait accompagné pour partager du temps ensemble. Le trajet devait s’interrompre dans un hôtel avant de reprendre vers le port de Santander. Ils ne sont jamais arrivés.

Un joueur sous-estimé, devenu indispensable

Rien ne prédestinait Diogo Jota à une telle carrière. Trop frêle selon les académies portugaises, il avait commencé dans l’anonymat à Paços de Ferreira. Le coup de pouce de Jorge Mendes l’avait envoyé à l’Atlético de Madrid. Puis vinrent les prêts à Porto et Wolverhampton. En Angleterre, il avait su prouver sa valeur. Ses 16 buts et 6 passes décisives lors de sa dernière saison avec les Wolves ont convaincu Liverpool de miser sur lui. Jürgen Klopp cherchait un joueur capable de faire souffler son trio vedette. Il a trouvé bien plus qu’un simple remplaçant. Le technicien allemand l’a décrit comme “un joueur exceptionnel et un homme exceptionnel”. Diogo Jota savait tout faire. Il pouvait défendre, presser, marquer et jouer sur tous les fronts de l’attaque. Intelligent, bon des deux pieds, efficace dans les airs malgré sa taille moyenne, il était l’incarnation du joueur collectif. Il avait su se rendre indispensable à Liverpool, comme à Porto ou en sélection et venait de réaliser un rêve avec le titre de champion d’Angleterre. Il avait aussi remporté la Ligue des nations avec le Portugal. Son dernier grand défi devait être la saison 2025-2026, qu’il préparait avec ambition.

Un hommage unanime dans le monde du football

Dès l’annonce de la mort de Diogo Jota, les hommages ont afflué du monde entier. Les réseaux sociaux ont été submergés par les messages de tristesse. Son ami Ruben Neves, très proche depuis leurs années à Porto, Wolverhampton et en sélection, a été l’un des premiers à réagir. Malgré un match joué avec Al-Hilal en Coupe du monde des clubs, il a pris un avion dans la nuit pour porter le cercueil de Jota à Porto. Très ému, il a partagé un message poignant sur Instagram. Il y parle d’une relation fraternelle. “Nous ne cesserons pas d’être une famille parce que tu as signé un contrat un peu plus loin de nous.” Lors des funérailles, de nombreuses personnalités du football étaient présentes. Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Joao Cancelo, Virgil van Dijk… Tous ont salué la mémoire d’un homme discret, humble et aimé. Une minute de silence a été observée avant de nombreux matchs, dans une émotion partagée.

Une tragédie humaine avant tout

Diogo Jota était plus qu’un footballeur. Il était un père, un mari, un frère, un ami. Son décès, comme celui de son frère André, rappelle à tous la fragilité de la vie. Leur choix de voyager de nuit, par précaution, montre leur sérieux. Miguel Gonçalves, physiothérapeute respiratoire qui l’avait suivi après son opération, a témoigné de la rigueur du joueur. Le médecin a aussi démenti avec fermeté les rumeurs circulant sur les réseaux. “Ils ne faisaient pas la fête, ils suivaient simplement un plan sérieux, avec un objectif clair.” L’enquête ouverte par la Guardia Civil devra éclaircir les circonstances précises de l’accident. Mais le football, lui, a déjà perdu une de ses plus belles âmes.

Le vide laissé par un homme simple et admirable

Diogo Jota n’a jamais cherché les projecteurs. Il brillait autrement, par son efficacité, sa fidélité et sa modestie. Son rôle à Liverpool était unique. Supersub devenu titulaire, puis leader d’attaque. Arne Slot, son dernier entraîneur, avait récemment avoué à quel point il lui avait manqué. Son style de jeu correspondait parfaitement aux exigences du haut niveau moderne. Sa mort laisse un vide immense. Pour Liverpool, pour le Portugal, mais surtout pour sa famille, ses coéquipiers et ses proches. À 28 ans, il avait encore tant à offrir. Tant de buts à marquer. Tant de moments à vivre. Mais il restera à jamais dans la mémoire du football. Comme un joueur sous-estimé devenu irremplaçable. Comme un homme droit, humble et profondément humain.

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