Le budget de l’Olympique Lyonnais pour la saison 2025-2026

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L’OL joue sa survie financière avec un budget resserré, entre austérité imposée, trading massif et ambitions maintenues.

Le budget de l’Olympique Lyonnais pour la saison 2025-2026

L’Olympique Lyonnais attaque la saison 2025-2026 avec un budget recalibré dans l’urgence. Menacé de relégation administrative par la DNCG, sauvé par sa nouvelle présidente Michele Kang, le club lyonnais traverse une période charnière. Si les ambitions restent européennes, les moyens sont désormais comptés. Analyse d’un budget de crise qui en dit long sur les défis que l’OL devra relever.

Une saison sous surveillance

L’été 2025 restera comme un tournant pour l’OL. À la mi-juin, la DNCG menace de reléguer le club en Ligue 2. La situation est critique, mais Michele Kang, toute nouvelle présidente, apporte des garanties décisives. Un apport de 87 millions d’euros et une garantie bancaire de 30 millions permettent d’éviter le pire. Ces fonds, injectés par Eagle Football Group, assurent la continuité du club à court terme. Mais la contrepartie est immédiate : austérité, rigueur et transparence. L’OL doit se réinventer pour survivre dans un contexte économique sous tension.

Un budget en nette baisse

Selon les estimations actuelles, le budget de l’Olympique Lyonnais pour la saison 2025-2026 est estimé à 210-220 millions d’euros. C’est 25 millions de moins que l’exercice précédent, soit une baisse de 10,4%. Cette chute illustre les effets combinés des contraintes de la DNCG, de la chute des droits TV, et de la volonté de Michele Kang d’assainir les finances. Ce chiffre reste provisoire, basé sur les éléments connus à ce jour, et pourra évoluer au fil de la saison selon les résultats sportifs et les mouvements sur le marché des transferts.

Le poids de l’Europa League

Dans le détail, la répartition des recettes montre l’importance stratégique de la qualification européenne. Les droits audiovisuels représentent 60 millions d’euros, soit 28% du budget. La part liée à la Ligue 1 s’effondre à 25 millions à cause du fiasco DAZN. Mais l’Europa League sauve l’ensemble, avec 35 millions d’euros attendus. Sans cette qualification, l’OL aurait vu ses recettes TV fondre de moitié. C’est un signal fort : le sportif devient une condition vitale pour l’équilibre économique.

Le trading comme moteur

Le trading de joueurs devient la première source de revenus. Il représente à lui seul 80 millions d’euros, soit 37% du budget global. Les ventes de Cherki, Perri et Veretout ont déjà rapporté près de 53 millions d’euros. D’autres départs sont envisagés, comme celui de Malick Fofana, dont la valeur est estimée entre 30 et 50 millions. Ce modèle, contraint plus que choisi, impose un renouvellement permanent de l’effectif. Il fragilise aussi la stabilité sportive, car vendre pour survivre peut empêcher de construire dans la durée.

Le soutien du public

Malgré les turbulences, l’OL conserve une base de supporters solide. Le Groupama Stadium, avec ses 57 000 places, assure des revenus de billetterie estimés à 35 millions d’euros. C’est en hausse par rapport à la saison précédente. Les supporters lyonnais continuent de répondre présents, avec une affluence moyenne stable et des guichets quasi complets pour les grandes affiches. La billetterie reste un pilier du budget, avec un effet d’entraînement sur les ventes de merchandising et les événements hors match.

Des sponsors fidèles

Le sponsoring génère 25 millions d’euros. Emirates, partenaire majeur, a prolongé son contrat jusqu’en 2030 pour un montant annuel de 20 millions. Groupama, qui donne son nom au stade, reste également engagé. Ces sponsors apportent une stabilité bienvenue dans un contexte où de nombreux clubs voient leurs partenaires se désengager. La marque OL, malgré les difficultés sportives et financières, conserve une attractivité certaine, notamment à l’international.

Masse salariale drastiquement réduite

Le nerf de la guerre, c’est la masse salariale. La DNCG a imposé un plafond à 90 millions d’euros, contre 160 millions auparavant. Un choc budgétaire assumé par la direction, qui a laissé partir plusieurs gros salaires. Alexandre Lacazette (500 000€/mois), Jordan Veretout (300 000€/mois) et Rayan Cherki (330 000€/mois) ont quitté le club, allégeant considérablement la masse salariale. Un plafond individuel a été fixé à 200 000 euros par mois, sauf exceptions. Corentin Tolisso bénéficie d’un statut particulier. Cette politique salariale contraint l’OL à repenser ses recrutements et à miser davantage sur la formation.

Des fonds injectés pour stabiliser

Pour rassurer les autorités et garantir la viabilité du club, Michele Kang a mobilisé 117 millions d’euros via Eagle Football. Cet apport combine capital immédiat et garantie bancaire. C’est un signal fort envoyé à la DNCG, mais aussi aux supporters. Le projet de Kang repose sur une gouvernance plus rigoureuse, avec Michael Gerlinger comme directeur général chargé de redresser l’institution. Cette équipe dirigeante devra composer avec des contraintes lourdes, mais affirme vouloir construire un OL durable, compétitif et crédible sur la scène européenne.

Une place encore enviable

Malgré ses difficultés, l’OL conserve le quatrième budget de Ligue 1. Avec un budget estimé à 210-220 millions d’euros, il reste derrière le PSG, l’OM et Monaco. Cette position confirme que le club reste une puissance du football français. Mais elle oblige à être efficace dans tous les compartiments. Recrutement, formation, gestion, communication : chaque secteur doit contribuer à l’équilibre général. Dans un environnement en crise, l’OL n’a plus le droit à l’erreur.

Des incertitudes persistantes

Le budget 2025-2026 de l’Olympique Lyonnais reste une estimation. Il est conditionné à de nombreux paramètres : évolution du marché des transferts, résultats en Europa League, recettes billetterie, nouvelles sources de revenus. La direction prévoit d’ailleurs un exercice 2024-2025 très déficitaire. Cela souligne l’ampleur du chantier. Le moindre faux pas pourrait fragiliser un édifice déjà affaibli. Mais à l’inverse, une bonne dynamique sportive permettrait d’assainir plus vite la situation et de redonner de l’élan au projet.

En attendant, l’Olympique Lyonnais devra faire preuve d’ingéniosité pour concilier ambitions sportives et équilibres financiers. Une équation délicate qui pourrait bien redessiner le visage du football français dans les années à venir.

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