La route vers la Coupe du monde 2026 est une épopée. Plus longue, plus exigeante, plus imprévisible. Des barrages tendus aux groupes relevés, chaque confédération vit ses heures de vérité. Les qualifications de la Coupe du monde ne se jouent pas seulement sur le terrain, elles dessinent déjà la carte des ambitions.

Jamais les qualifications de la Coupe du monde n’ont semblé aussi denses. L’édition 2026, organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, bouleverse le format. Avec 48 équipes, l’épreuve change d’échelle. Les trois pays hôtes sont déjà qualifiés, les autres doivent encore franchir des montagnes. De l’Europe à l’Océanie, chaque zone a ses scénarios, ses drames et ses héros. Ce long marathon, qui se terminera en mars 2026, façonnera la compétition la plus suivie de la planète.
Le nouveau format, une Coupe du monde plus vaste
Pour la première fois depuis 1998, la FIFA élargit le tableau. On passe de 32 à 48 nations. Cela signifie plus de rêves, mais aussi plus de pièges. Le tournoi se jouera en 12 groupes de 4. Les deux premiers de chaque poule ainsi que les huit meilleurs troisièmes poursuivront l’aventure. Et ce n’est pas tout. Un tour supplémentaire de seizièmes de finale apparaît, ajoutant une étape avant les grands chocs. Au total, 104 matchs sont programmés, contre 64 auparavant. La durée s’allonge, 39 jours contre 32. Les finalistes joueront 8 matchs au lieu de 7. Une vraie épreuve d’endurance.
La répartition des places par continent
Chaque confédération a obtenu des tickets supplémentaires. L’Europe bénéficie de 16 places. L’Afrique en compte désormais 9 plus une via les barrages intercontinentaux. L’Asie dispose de 8 billets directs plus un en barrage. L’Amérique du Sud conserve 6 places, mais ajoute une chance via un barrage. La CONCACAF aura 6 représentants dont les trois pays hôtes, plus deux barragistes. Enfin, l’Océanie, grande oubliée des éditions passées, décroche pour la première fois une place directe. Un symbole fort pour ce continent souvent relégué.
L’Europe, terrain de fer
Le Vieux Continent reste une place forte des qualifications de la Coupe du monde. Débutées en mars 2025, elles s’achèveront en mars 2026. Cinquante-quatre nations, la Russie toujours suspendue, se disputent seize billets. Le format est clair. Les douze vainqueurs de groupe filent directement au Mondial. Les autres doivent survivre à des barrages au couteau. Seize équipes, dont les meilleurs deuxièmes et quelques repêchées de Ligue des Nations, s’y affronteront. Les groupes offrent déjà de belles affiches. La France croise l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan. L’Allemagne se mesure à la Slovaquie, l’Irlande du Nord et le Luxembourg. L’Espagne, elle, affronte la Turquie, la Géorgie et la Bulgarie.
L’Amérique du Sud, un championnat sans filet
Ici, pas de groupes mais un marathon. Dix équipes s’affrontent toutes, en aller-retour. Pas de calcul possible, chaque point compte. À ce jour, six nations ont déjà composté leur billet. L’Argentine, portée par ses 38 points, a survolé la zone. Le Brésil, l’Uruguay, l’Équateur, la Colombie et le Paraguay complètent le tableau. Le Venezuela, en septième position, vise encore le barrage intercontinental. Mais attention, la dernière journée du 9 septembre sera décisive. Derrière, Bolivie, Pérou et Chili ont déjà dit adieu au rêve.
L’Asie, un chemin sinueux
La route asiatique est la plus complexe. Quatre tours pour atteindre le Graal. Sur 46 équipes au départ, six sont déjà sûres d’aller au Mondial : Japon, Iran, Ouzbékistan, Corée du Sud, Jordanie et Australie. Les autres doivent encore batailler dans un troisième tour très disputé, composé de trois groupes de six. Les deux premiers de chaque groupe valideront leur billet. Les troisièmes et quatrièmes devront disputer un quatrième tour en mini-groupes. Et ce n’est pas fini, un cinquième tour déterminera le représentant asiatique pour les barrages intercontinentaux. Un vrai parcours d’équilibriste.
L’Afrique, des groupes piégeux
Le continent africain vibre avec ses 54 équipes réparties en 9 groupes de 6. Seul le premier de chaque groupe se qualifie directement. Les meilleurs deuxièmes s’affronteront ensuite dans un tournoi final dont le vainqueur visera un billet en barrage intercontinental. Les leaders actuels donnent le ton. L’Égypte domine son groupe avec 16 points. La RD Congo, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire sont aussi en tête. Mais rien n’est figé. La phase décisive de septembre 2025 promet des surprises. L’Afrique, terre de talents bruts, réserve souvent des scénarios fous.
La CONCACAF, entre hôtes et outsiders
Avec trois pays organisateurs déjà qualifiés, la zone nord-américaine offre une configuration particulière. Les autres doivent passer par trois tours. Le premier a déjà éliminé les plus faibles. Le deuxième, avec 30 équipes en lice, a livré ses qualifiés. Le troisième, prévu entre septembre et novembre 2025, rassemblera 12 équipes réparties en trois groupes. Les vainqueurs iront directement au Mondial. Les deux meilleurs deuxièmes décrocheront une place en barrage intercontinental. Dans cette zone, tout peut basculer sur un but marqué au bout du temps additionnel.
L’Océanie, une première historique
Longtemps condamnée aux barrages, l’Océanie tient enfin sa place directe. Les qualifications sont déjà terminées et la Nouvelle-Zélande a validé son billet en s’imposant 3-0 contre la Nouvelle-Calédonie en finale. Les Néo-Calédoniens ne sont pas totalement écartés. Ils auront leur chance en mars 2026 lors des barrages intercontinentaux.
Les barrages intercontinentaux, ultime étape
Ce tournoi à six équipes viendra clôturer le processus en mars 2026. Deux mini-tournois, deux vainqueurs, deux qualifiés. La Nouvelle-Calédonie y sera. Le Venezuela pourrait s’y inviter. Une équipe africaine, une asiatique et deux de la zone CONCACAF compléteront le casting. Les demi-finales opposeront les outsiders aux favoris, puis une finale offrira la qualification. La tension y sera insoutenable, car une saison entière peut basculer en 90 minutes.
Les villes hôtes et le calendrier
Le Mondial 2026 se jouera dans 16 villes. Onze aux États-Unis, trois au Mexique et deux au Canada. Mexico accueillera le match d’ouverture au mythique Estadio Azteca. La finale aura lieu à New York, au MetLife Stadium, le 19 juillet 2026. Toronto et Vancouver compléteront le décor côté canadien. Au total, 104 matchs feront vibrer la planète du 11 juin au 19 juillet. Le tirage au sort final est fixé au 5 décembre 2025 à Washington DC.
Les enjeux géopolitiques
Les qualifications de la Coupe du monde ne sont pas qu’une affaire sportive. La guerre en Ukraine a poussé la FIFA à suspendre la Russie. L’Ukraine joue ses matchs à domicile sur terrain neutre. Le Congo a connu une suspension temporaire. Quant à l’Érythrée, elle s’est retirée de la compétition par peur que ses joueurs ne demandent l’asile. Ces décisions rappellent combien le foot reste lié aux réalités politiques.
Une édition déjà historique
Cette Coupe du monde sera la première à 48 équipes. La première organisée par trois pays. La première offrant une place directe à l’Océanie. Elle sera aussi la plus longue et la plus fournie en matchs. Les qualifications, entamées en 2023, s’achèveront en 2026 après près de trois ans d’efforts. Un marathon sans précédent qui ouvre une nouvelle page du football mondial. Et cette histoire ne fait que commencer, car déjà se profilent les débats sur l’héritage de ce format.