Un choc pour lancer la campagne des Bleus
L’équipe de France débute ses qualifications pour la Coupe du monde 2026 face à l’Ukraine, vendredi soir à Wrocław. Plus qu’un simple match d’ouverture, cette rencontre cristallise déjà des enjeux sportifs et symboliques majeurs.

Crédits : Sven Simon
Ukraine – France, voilà un rendez-vous qui ne laisse personne indifférent. Pour Didier Deschamps, qui vit sa dernière campagne de qualifications, l’objectif est limpide : terminer premier du groupe D et s’éviter des barrages piégeux. Mais ce déplacement en Pologne, terre d’accueil contrainte de l’Ukraine depuis l’invasion russe, n’a rien d’anodin. Entre terrain sportif, poids historique et portée géopolitique, ce premier choc dit déjà beaucoup de la route qui attend les Bleus.
Un groupe réduit où chaque point comptera
Le groupe D n’offre pas de seconde chance. Avec seulement quatre équipes – Ukraine, Islande, Azerbaïdjan et France – la campagne ressemble à un sprint. Six matchs entre septembre et novembre 2025, autant dire que chaque faux pas peut coûter cher. Les Bleus savent que l’Ukraine est l’adversaire le plus coriace, le seul capable de leur contester la première place. Et ce n’est pas tout. Les voyages en Islande ou en Azerbaïdjan peuvent toujours réserver des soirées compliquées. Ce format express rappelle que les grandes nations n’ont pas droit à l’erreur.
Deschamps face à son dernier défi
Didier Deschamps connaît la partition. Depuis 2012, il guide les Bleus avec une main de fer, mais l’histoire touche à sa fin. Le Mondial 2026 sera son dernier tournoi à la tête de la sélection. Alors chaque match de qualification prend une valeur particulière, comme une répétition générale de son dernier acte. Pour ce rassemblement, il a convoqué 23 joueurs, avec une surprise : Maghnes Akliouche, révélation de l’AS Monaco. Hugo Ekitiké remplace un Rayan Cherki malheureux, blessé aux quadriceps. La composition probable affiche un équilibre entre expérience et jeunesse, avec Mbappé capitaine et leader offensif. Sur les ailes, Barcola et Doué devraient accompagner Olise, profitant de l’absence de Dembélé.
L’Ukraine, adversaire coriace malgré les absents
L’Ukraine a appris à se battre avec ce qu’elle a. Privée de Lunin, Mudryk et Sych, elle doit composer avec un effectif affaibli. Mais attention. Avec Artem Dovbyk en pointe et Georgiy Sudakov en maître à jouer, cette équipe garde de solides arguments. Le sélectionneur Serhiy Rebrov sait que son groupe puise sa force dans l’adversité. Capitaine emblématique, Zinchenko incarne cet esprit combatif. Jouer loin de Kiev est devenu une habitude, mais aussi une source de motivation supplémentaire. Chaque match est une vitrine, une démonstration de résilience.

Le sélectionneur Serhiy Rebrov Crédits : Aleksandr Osipov
L’historique qui rassure la France
Les Bleus ont souvent eu le dernier mot face à l’Ukraine. Douze confrontations depuis 1999, pour six victoires, cinq nuls et une seule défaite. Ce revers reste gravé dans les mémoires : un 0-2 à Kiev en barrage du Mondial 2014. Mais l’histoire avait tourné en faveur des Français grâce au fameux 3-0 du retour au Stade de France. Depuis, la tendance est restée bleue, avec une démonstration 7-1 en 2020. Des chiffres qui rassurent, mais ne garantissent rien. Car chaque génération écrit sa propre histoire, et l’Ukraine 2025 n’a pas grand-chose à voir avec celle de 2014.
Les enjeux tactiques des Bleus
Deschamps doit composer avec plusieurs incertitudes. L’absence de William Saliba et les pépins physiques de Konaté et Dembélé bouleversent ses plans. La charnière Konaté-Upamecano reste solide, mais le danger ukrainien pourrait la mettre à l’épreuve. Au milieu, Tchouaméni et Manu Koné sont appelés à dicter le tempo, soutenus par un trio offensif jeune et percutant. Mbappé, lui, incarne la principale arme. Sa vitesse et sa capacité à débloquer les matchs sont attendues, surtout face à une défense regroupée. Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la possession stérile.
Les ambitions ukrainiennes
Pour l’Ukraine, chaque rencontre est une bataille. Après avoir arraché sa qualification pour l’Euro 2024 via les barrages, l’équipe a prouvé sa capacité à renverser les pronostics. Rebrov joue sur la solidarité, l’intensité et la volonté de surprendre. Dovbyk et Sudakov forment un duo dangereux, capables de faire basculer un match sur une accélération. Et avec Zinchenko en chef d’orchestre, l’Ukraine garde une maîtrise technique intéressante. Le défi sera d’exister face à la domination française, mais l’envie pourrait bien compenser les absences.
Une qualification plus ouverte qu’avant
Le Mondial 2026 ouvre la porte à 16 équipes européennes, contre 13 auparavant. Les premiers de chaque groupe sont directement qualifiés, les deuxièmes passent par les barrages avec des repêchés de la Ligue des nations. Mais attention. Même si les Bleus bénéficieraient d’une seconde chance en cas d’accroc, Deschamps veut s’éviter ce détour. Terminer premier reste la seule garantie. Et dans un groupe aussi réduit, céder deux points face à l’Ukraine pourrait déjà compliquer les calculs.
L’aspect géopolitique du duel
Impossible d’évacuer le contexte. Depuis 2022, l’Ukraine joue ses matchs “à domicile” en exil. Pologne, Slovaquie, Allemagne, Espagne, les stades européens deviennent des refuges. À Wrocław, vendredi, le public polonais se mettra derrière l’Ukraine, transformant le match en symbole. Pour les joueurs ukrainiens, il s’agit d’incarner bien plus que leur sélection : une nation en résistance. Les Bleus devront composer avec cette atmosphère particulière, faite de ferveur et d’émotion. Ce n’est pas qu’un match de qualification, c’est aussi une histoire de dignité et de fierté nationale.
Une affiche à ne pas manquer
TF1 diffusera la rencontre en direct, avec une prise d’antenne dès 20h35. Les supporters français attendent déjà la réception de l’Islande au Parc des Princes, mais ce premier test face à l’Ukraine donnera le ton. Les billets pour les matchs à domicile sont déjà disponibles à partir de 49 euros, preuve de l’attente autour de cette campagne.
Ukraine – France, c’est le choc qui ouvre les qualifications et qui pourrait déjà orienter le destin des Bleus. Entre l’urgence du format, l’envie de Deschamps de finir en beauté et la force symbolique des Ukrainiens, tout est réuni pour une soirée sous haute tension. Un match qui n’est que le début d’un long chemin, mais qui pourrait bien écrire la première ligne de l’histoire des qualifications vers le Mondial 2026. Prochain arrêt : le duel face à l’Islande, dès mardi.
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