Qu’est-ce que le FAFA : les fonds d’aide au Football amateur

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Le football amateur ne vit pas seulement de passion. Derrière chaque entraînement, chaque terrain éclairé, chaque vestiaire rénové, il y a un soutien essentiel. Et ce soutien porte un nom bien connu des initiés : le FAFA.

Qu'est-ce que le FAFA : les fonds d'aide au Football amateur

Le Fonds d’Aide au Football Amateur, plus sobrement appelé FAFA, incarne une véritable bouffée d’oxygène pour les clubs amateurs. Créé par la Fédération Française de Football, il repose sur un principe simple : la solidarité entre le monde professionnel et les milliers de clubs amateurs qui font vibrer les terrains du pays chaque week-end.

Le FAFA, pilier méconnu mais incontournable

Le FAFA, c’est d’abord une enveloppe annuelle conséquente, avoisinant 17 millions d’euros. Ce budget permet d’accompagner le développement des clubs, souvent confrontés à des difficultés matérielles ou financières. Ce mécanisme de redistribution s’appuie non seulement sur la FFF et ses partenaires, mais aussi sur la contribution de la Ligue de Football Professionnel. Un geste fort qui traduit l’idée que sans amateurisme, pas de professionnalisme durable.

Une gestion de proximité sous la houlette de la LFA

Si les moyens sont débloqués au niveau national, leur gestion est confiée à la Ligue du Football Amateur. C’est elle qui supervise, instruit et suit les demandes de subventions, en lien direct avec les ligues régionales et districts. Ce système évite l’écueil d’une centralisation trop lourde et permet d’être au plus proche des réalités locales. Un club rural et un club urbain n’ont pas les mêmes besoins, et le FAFA s’adapte à cette diversité.

Quatre volets pour répondre aux besoins des clubs

L’emploi, un levier crucial

Sans encadrants qualifiés, difficile pour un club d’avancer. Le FAFA finance donc la création de postes en CDI, qu’ils soient administratifs ou sportifs. L’aide peut atteindre 24 000 euros sur trois saisons, à raison de 8 000 euros par an. Mais attention, elle est dégressive et impose des conditions de qualification : BMF pour les éducateurs, Bac+2 pour les postes administratifs. Rien n’est laissé au hasard. Lors de la saison 2022-2023, ce sont 174 emplois qui ont vu le jour grâce à ce soutien, représentant 3,1 millions d’euros investis. Une preuve que le dispositif ne se limite pas aux terrains, mais s’intéresse aussi à la structuration interne des clubs.

Les équipements, cœur du dispositif

C’est le volet le plus sollicité. Avec près de 6,8 millions d’euros dépensés en 2022-2023, le FAFA a permis de financer 690 projets. Les aides varient de 1 500 à 30 000 euros, voire 40 000 pour certains équipements spécifiques, dans la limite de 50 % du montant des travaux. Concrètement, cela se traduit par des terrains rénovés, des vestiaires remis aux normes, des éclairages LED installés ou encore la création de structures pour le futsal, le foot5 ou le beach soccer. Autant d’investissements qui permettent aux clubs de franchir un cap et d’offrir de meilleures conditions aux licenciés.

Le transport, nerf de la guerre pour les déplacements

Tous les clubs amateurs le savent : les déplacements pèsent lourd dans les budgets. C’est là qu’intervient le volet transport. Avec 1,2 million d’euros injectés en 2022-2023, le FAFA a permis l’acquisition de 76 véhicules, principalement de marque Volkswagen. Le financement varie selon le type d’achat : 60 % pour un véhicule d’occasion Volkswagen chez un vendeur agréé (plafonné à 20 000 euros) et 30 % pour les autres marques, avec un plafond de 10 000 euros. Ce soutien concret soulage les trésoreries et garantit des trajets plus sûrs pour les jeunes.

La formation, clé de la progression

Former, c’est préparer l’avenir. Le FAFA y consacre 2,6 millions d’euros en 2022-2023. Le dispositif se décline en deux axes : des bourses formation couvrant de 30 à 75 % des frais restants et des bons de formation permettant une déduction automatique de 15 ou 30 euros par stagiaire et par module. Résultat, près de 20 000 bons ont été distribués aux éducateurs lors de la saison 2022-2023. Derrière chaque éducateur formé, c’est un encadrement de meilleure qualité qui est offert aux jeunes licenciés.

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

Le FAFA ne se limite pas à de belles intentions. Ses résultats concrets sont parlants : 690 projets d’équipements, 174 emplois créés, 200 terrains spécifiques pour les nouvelles pratiques et 76 véhicules acquis. Ces chiffres démontrent une efficacité réelle sur le terrain. Et ce n’est pas tout : pour la saison 2025-2026, la FFF a annoncé un budget record de 299,1 millions d’euros, dont 106,2 millions réservés au football amateur. Le FAFA bénéficie d’ailleurs d’une enveloppe supplémentaire de 5 millions, preuve de sa montée en puissance.

Une ouverture sur l’avenir

Le FAFA ne cesse d’évoluer. Depuis janvier 2023, un guichet unique avec l’Agence Nationale du Sport facilite les démarches et peut couvrir jusqu’à 80 % du coût des projets. Dans les territoires d’outre-mer, ce financement peut même atteindre 100 %. En parallèle, une orientation plus respectueuse de l’environnement se développe, avec des éclairages 100 % LED et des dispositifs anti-dispersion pour les terrains synthétiques. Sans oublier la saison 2 de l’opération mini-buts, destinée aux écoles de football.

Procédures et conditions d’éligibilité

Tous les clubs affiliés à la FFF peuvent prétendre au FAFA, tout comme les instances fédérales et, pour le volet équipements, les collectivités locales. Les demandes se font via les districts ou ligues régionales, avec des enveloppes annuelles attribuées par région. Les projets doivent respecter un cahier des charges précis et être réalisés dans un délai de 24 mois. Un cadre strict, mais nécessaire pour garantir un suivi efficace.

Un rôle stratégique pour le football français

Le football amateur, c’est plus de 2,2 millions de licenciés et un taux de fidélisation de 66 %. C’est la base de la pyramide, celle qui alimente les centres de formation et maintient le lien social dans les territoires. Le FAFA n’est donc pas seulement un outil de financement. C’est un ciment qui soude le football français, en reliant les moyens du professionnel aux besoins de l’amateur. Sans lui, des milliers de clubs auraient du mal à tenir la distance.

Vers de nouveaux défis

Avec ses moyens renforcés et sa volonté de coller aux réalités du terrain, le FAFA s’annonce plus que jamais indispensable dans les années à venir. Son rôle dans la structuration, la formation et l’accompagnement des clubs amateurs sera déterminant. Mais une question reste ouverte : comment ce dispositif pourra-t-il encore s’adapter aux évolutions constantes des pratiques et des attentes dans le football français ?

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