Carton vert au foot : Une nouveauté vient de secouer les terrains. Le carton vert a fait ses débuts officiels lors de la Coupe du Monde U20 2025 au Chili. Un outil inédit qui change le rapport entre bancs de touche et arbitres.

La FIFA a offert une arme supplémentaire aux entraîneurs : le droit de contester une décision via ce fameux carton vert. Et dès sa première apparition, le dispositif a fait parler.
Un moment historique au Chili
Le 28 septembre 2025 restera dans les annales. Maroc contre Espagne, un duel tendu. À la 78e minute, l’Espagne obtient un penalty. Le sélectionneur marocain Mohamed Ouahbi n’hésite pas une seconde. Il brandit son carton vert. L’arbitre Gustavo Tejera stoppe tout et consulte les images. Verdict : le penalty tombe à l’eau, simulation confirmée pour Jan Virgili. L’Espagne se voit punie d’un carton jaune, et le Maroc respire. La sélection africaine file finalement vers un succès 2-0 qui restera lié à cette première contestation victorieuse. Une scène qui pourrait bien marquer un tournant.
Des règles strictes pour éviter les abus
Attention, le carton vert n’est pas une carte magique utilisable à volonté. La FIFA a fixé un cadre clair. Seul l’entraîneur principal peut y avoir recours. Chaque équipe dispose de deux tentatives par match, pas une de plus. Et la subtilité est de taille : si la contestation est validée, l’équipe conserve son carton vert. Mais encore faut-il agir vite, car il doit être brandi immédiatement après l’action, avant la reprise du jeu. Les situations concernées sont celles déjà couvertes par la VAR : penalties, cartons rouges, buts litigieux ou erreurs d’identité. Bref, les moments où un match peut basculer.
Le FVS, une VAR allégée mais efficace
Derrière le carton vert se cache le système Football Video Support (FVS). Une version allégée et moins coûteuse de la VAR. Pas besoin de dizaines de caméras et d’une salle remplie d’arbitres vidéo. Quatre à cinq caméras suffisent, huit au maximum, avec un seul opérateur technique. Et surtout, la vidéo n’intervient que sur demande, via le carton vert. Résultat : un système bien plus accessible financièrement. Quand on sait que la VAR coûte plus de trois millions d’euros par saison en Ligue 1, le calcul est vite fait. Pour de nombreuses fédérations, le FVS pourrait devenir une bouée de sauvetage.
La France aussi concernée
Le dispositif n’a pas tardé à refaire surface. Le 29 septembre, lors du match France-Afrique du Sud, c’est le sélectionneur sud-africain qui dégaine. L’action se passe dans la surface tricolore. Elyaz Zidane est au cœur du duel. Après contestation, l’arbitre accorde un penalty aux Sud-Africains. Transformé par Jody Ah Shene, il relance le match. Mais les Bleus finiront par s’imposer 2-1 grâce à Lucas Michal. Une preuve supplémentaire que le carton vert au foot peut peser lourd dans un scénario. L’Argentine a aussi tenté l’expérience face à Cuba. En quelques jours, l’outil s’est imposé comme un acteur des débats.
Des tests déjà menés ailleurs
Avant de débarquer au Chili, le carton vert avait déjà été mis à l’épreuve. On l’avait vu lors de la Coupe du monde féminine U20 2024, mais aussi à la Coupe du monde U17 et au Blue Stars/FIFA Youth Cup. Ces essais ont permis d’ajuster le dispositif et de rassurer les sceptiques. Pierluigi Collina, patron de l’arbitrage à la FIFA, a même salué les retours positifs des entraîneurs. Pour lui, le carton vert ne remplace pas la VAR des grandes compétitions, mais complète l’arsenal disponible. Une arme à double tranchant, mais qui ouvre des perspectives nouvelles pour les fédérations moins riches.
Réactions et perspectives
Dans le monde du foot, la nouveauté a été accueillie avec curiosité et souvent avec enthousiasme. Le parallèle est évident avec d’autres disciplines. Le tennis a ses challenges, le basket NBA aussi, sans oublier le football américain. Désormais, le ballon rond a son carton vert. Reste à savoir si la FIFA généralisera son utilisation. L’instance reste prudente et affirme qu’aucun calendrier n’est fixé. Mais plusieurs fédérations ont déjà levé la main pour tester le dispositif. Une adoption progressive semble donc sur la table.
Le cadre particulier du tournoi
Le Chili, hôte de cette Coupe du monde U20, s’est transformé en véritable laboratoire. Vingt-quatre nations, six groupes et un contexte idéal pour expérimenter. L’Uruguay, tenant du titre, observe avec attention. De leur côté, les sélectionneurs, à l’image de Bernard Diomède avec les Bleuets, savent qu’ils disposent désormais d’un outil stratégique inédit. Car le carton vert, au-delà de la justice sportive, devient aussi un levier tactique.
Le carton vert au foot, et maintenant ?
Avec le carton vert au foot, le football entre dans une nouvelle ère d’interactions entre bancs et arbitres. Les premiers retours sont encourageants, les usages déjà décisifs. Reste à voir si cette innovation trouvera sa place dans les compétitions majeures, ou si elle restera réservée aux tournois disposant de moyens limités. Une certitude pourtant : ce test au Chili a ouvert la porte à des discussions qui ne sont pas près de s’arrêter.
Et si la prochaine étape consistait à élargir l’usage de la vidéo aux joueurs eux-mêmes ?
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