Viktor Gyökeres, le masque du buteur

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On l’appelle “Bane”. Pas celui de Gotham, mais celui qui fait trembler les défenses européennes. Viktor Gyökeres et sa célébration par le masque de Banes. L’attaquant suédois au regard froid, est devenu l’un des visages les plus marquants du football européen. Son masque, sa puissance et ses chiffres parlent pour lui.

Né à Stockholm en 1998, Viktor Gyökeres a parcouru un chemin long, parfois sinueux, avant d’imposer sa marque dans les plus grands stades. Son histoire est celle d’un joueur qui n’a jamais cessé de se battre pour exister, avant de se transformer en véritable icône au Sporting puis à Arsenal.

Viktor Gyökeres celebration

Des débuts discrets à la révélation portugaise

Gyökeres débute à Brommapojkarna, un club suédois connu pour son travail sur la formation. À 17 ans, il marque déjà les esprits par son physique et sa faim de buts. Brighton le recrute en 2018, flairant un potentiel intéressant. Mais l’Angleterre ne lui sourit pas tout de suite. Prêts à répétition, matchs en Championship, adaptation compliquée : rien n’est simple. Pourtant, Viktor ne lâche rien. Coventry City lui tend la main, et tout bascule. En Championship, il explose. Puissant, tueur dans la surface, il s’affirme comme l’un des attaquants les plus redoutés d’Angleterre. Et c’est là que le Sporting Lisbonne décide de miser gros. Vingt millions d’euros, une somme importante pour un joueur encore méconnu à ce niveau.

Et le pari sera gagnant. Dès son arrivée au Portugal, Gyökeres change de dimension. Son instinct, sa rage, son sens du but font merveille dans le système offensif du Sporting. En deux saisons, il plante 97 buts en 102 matchs. Des chiffres à faire pâlir les légendes du club. Meilleur buteur du championnat deux années de suite, élu joueur de l’année, il devient le moteur d’une équipe conquérante qui remporte deux titres consécutifs de champion du Portugal.

Le masque, symbole d’un renouveau

Viktor Gyökeres et sa célébration par le masque de Banes, c’est cette célébration qui intrigue autant qu’elle fascine. Après chaque but, il entrelace ses doigts devant sa bouche et son nez, ne laissant apparaître que ses yeux. Un masque imaginaire, inspiré du personnage de Bane, l’antagoniste musclé de Batman. L’idée lui est venue en 2022, alors qu’il évoluait à Coventry. À cette époque, il venait de traverser une période de doute. Le masque symbolisait alors une renaissance, une force retrouvée, une façon de dire : “Je suis de retour, plus fort que jamais.”

Viktor Gyökeres

Crédits : Stuart MacFarlane/Arsenal FC/Getty Images

Rapidement, la célébration devient virale. Les supporters adorent. Les réseaux sociaux s’enflamment. Même certains coéquipiers imitent le geste à l’entraînement. Gyökeres, lui, y voit un clin d’œil à son parcours, fait de silence et de travail dans l’ombre. Le masque, c’est sa carapace, son armure. Et derrière, un joueur déterminé à ne plus disparaître.

Le Sporting sous le charme

À Lisbonne, il devient l’âme du Sporting. Sa capacité à jouer dos au but, à provoquer, à finir dans n’importe quelle position, impressionne. Mais attention, Gyökeres ne se résume pas à ses statistiques. Son influence dépasse le rectangle vert. Charismatique, investi, il incarne cette mentalité du “nunca desiste” chère aux supporters du club. En 2024, il signe un triplé historique contre Manchester City en Ligue des Champions. Une performance majuscule qui fait de lui le premier joueur du Sporting à inscrire trois buts face à une équipe anglaise à ce stade de la compétition. Ce soir-là, il entre dans une autre dimension. Les observateurs européens se penchent sur son cas. Les comparaisons avec Ibrahimović refont surface, mais Viktor s’en moque. “Je suis Gyökeres, pas Zlatan”, lâchera-t-il un soir, avec un sourire en coin.

Arsenal, un nouveau défi

L’été 2025 marque un tournant. Arsenal débourse 63,5 millions d’euros pour s’offrir ses services. Un transfert record pour un joueur suédois. À Londres, il hérite du numéro 14, celui de Thierry Henry. Pas une mince affaire. Mais Gyökeres assume. Dès ses débuts, il impose sa présence. Dans le pressing, dans les duels, dans les moments qui comptent. Le 4-0 contre l’Atlético Madrid en octobre 2025 reste dans toutes les têtes : deux buts, une détermination féroce, et un masque exécuté devant l’Emirates en feu. Le public londonien est conquis.

Sa célébration, devenue signature, franchit les frontières. On la voit chez les jeunes joueurs, sur TikTok, dans les tribunes. Elle est devenue plus qu’un geste : une marque. Le “Gyökeres mask” s’impose comme un symbole de confiance, de puissance, de revanche. Et ce n’est pas tout. Son rendement reste exceptionnel. Son taux de conversion de tirs fait partie des plus élevés d’Europe, confirmant son statut de tueur des surfaces.

Un héritage suédois renouvelé

La Suède n’avait plus connu un attaquant d’un tel calibre depuis Zlatan. Mais Viktor apporte autre chose. Moins flamboyant dans les mots, plus concentré dans les actes. Sa réussite au Sporting a ouvert la voie à une nouvelle génération de buteurs nordiques, plus athlétiques, plus complets. Gyökeres, c’est un modèle pour les jeunes qui rêvent de percer sans passer par les géants scandinaves. Son parcours, semé d’embûches, prouve qu’il n’y a pas qu’un seul chemin vers la gloire.

Il garde les pieds sur terre, toujours proche des fans. En conférence de presse, il parle de collectif, de progression, de travail. Rarement de lui. Mais sur le terrain, son regard, son geste, son masque parlent à sa place. Une image forte, un style reconnaissable, et une efficacité redoutable. Viktor Gyökeres n’est plus un simple joueur prometteur. Il est devenu un symbole. Celui d’un attaquant qui inspire, impressionne et marque son époque.

Un futur ballon d’or ?

L’histoire continue à Londres, mais les rumeurs vont vite. Certains parlent déjà d’un futur Ballon d’Or nordique. D’autres rêvent d’un retour triomphal au Portugal. Ce qui est sûr, c’est que tant qu’il y aura des filets à faire trembler, Viktor Gyökeres continuera à enfiler son masque. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, ce geste mythique rejoindra la légende du football européen.

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