Le Tribunal de Paris ordonne aux VPN de bloquer plus de 200 sites de piratage IPTV. Une avancée majeure pour le football français.

Le piratage IPTV fait perdre des millions aux diffuseurs sportifs. Canal+ et la LFP viennent de frapper fort contre ce fléau. Grâce à une décision historique du Tribunal judiciaire de Paris, cinq VPN devront désormais bloquer des sites pirates diffusant illégalement la Ligue 1 et la Ligue 2. Cette première mondiale marque un tournant dans la lutte contre le piratage sportif en France.
Une décision judiciaire inédite contre le piratage IPTV
Le 15 mai 2025, le Tribunal judiciaire de Paris a donné raison à Canal+ et la Ligue de football professionnel. Il a ordonné à plusieurs fournisseurs de VPN de bloquer l’accès à 203 sites pirates diffusant des matchs de football. Cette décision vise à contrer les pratiques abusives liées au piratage IPTV, phénomène en plein essor en France. Ces sites, souvent hébergés à l’étranger, utilisent les VPN pour contourner les blocages des FAI. Grâce à ce jugement, leur accès devient plus difficile pour les utilisateurs français.
La LFP et Canal+ sur tous les fronts
Depuis plusieurs mois, la LFP et Canal+ mènent une guerre sans relâche contre les plateformes illégales. Déjà en 2024, plus de 1300 noms de domaine avaient été bloqués en France à la demande de Canal+. Cette fois, la bataille s’étend aux VPN, jusque-là épargnés par les dispositifs de filtrage. L’objectif est clair : priver les pirates de leurs outils de contournement. Dans son communiqué, la LFP se félicite d’une « première en France sinon dans le monde ». Elle voit dans cette décision « une avancée majeure dans la lutte contre le piratage ».
Le piratage IPTV : une menace croissante pour le football
Le piratage IPTV est devenu une habitude chez de nombreux fans de football. Selon certaines estimations, plus de la moitié des téléspectateurs du Classique OM-PSG de novembre 2024 auraient eu recours à des moyens illégaux. Cette pratique s’est banalisée, notamment à cause du coût élevé des abonnements légaux. DAZN, principal diffuseur de la Ligue 1 cette saison, a souvent été critiqué pour ses prix jugés excessifs. La plateforme britannique a même pointé le piratage comme l’un des obstacles à son développement. Face à cette situation, la LFP veut reprendre le contrôle.
Vers une chaîne 100 % Ligue 1 dès 2025-2026
La fin de la diffusion sur DAZN est actée. Le conseil d’administration de la LFP a voté en faveur d’un changement stratégique. Deux options sont sur la table : créer sa propre chaîne ou nouer un partenariat technique avec DAZN. Dans les deux cas, la protection du produit Ligue 1 devient une priorité. Cette décision judiciaire tombe à point nommé. Elle permet à la LFP de préparer sereinement le lancement de sa future chaîne. Les piratages massifs ne doivent plus impacter la valeur des droits télé.
Les VPN désormais dans le viseur de la justice
Jusqu’ici, les VPN permettaient de contourner facilement les blocages imposés par les FAI. Grâce à eux, les internautes accédaient sans peine aux sites de streaming ou aux services IPTV pirates. Mais cette époque semble révolue. Le Tribunal judiciaire de Paris impose désormais aux VPN eux-mêmes de bloquer ces sites. Il ne s’agit plus uniquement de filtrer à la source, mais d’agir sur tous les maillons de la chaîne. Fournisseurs d’accès, DNS, moteurs de recherche et désormais VPN sont mis à contribution.
La stratégie juridique de la LFP saluée par Bruxelles
La LFP ne se contente plus de constats d’échec. Elle agit et s’appuie sur les recommandations européennes pour faire pression. En ciblant les intermédiaires numériques, elle applique les orientations de la Commission européenne. Celles-ci appellent à une coopération accrue des acteurs techniques dans la lutte contre le piratage des événements sportifs. En France, cette stratégie s’avère payante. Le dispositif devient plus cohérent et plus difficile à contourner pour les pirates.
Une bataille gagnée, mais la guerre continue
Cette décision judiciaire est une victoire importante, mais elle ne résout pas tout. Les pirates trouveront toujours de nouvelles astuces pour diffuser illégalement les matchs. L’usage de sites miroirs, de DNS alternatifs ou de nouvelles plateformes pourrait se multiplier. La LFP en est consciente. Elle se dit déjà mobilisée pour protéger la saison prochaine. Une saison qui s’annonce cruciale avec le lancement de sa propre chaîne et l’absence d’un grand diffuseur étranger.
Le piratage IPTV, un fléau économique majeur
Derrière ces batailles judiciaires, ce sont des enjeux économiques colossaux qui se jouent. Chaque match piraté, c’est de l’audience perdue, donc des revenus en moins pour les clubs et les diffuseurs. Le piratage affaiblit le modèle économique du football professionnel. Il fragilise les petites équipes, qui dépendent largement des droits télé. Il nuit aussi à la qualité des retransmissions, souvent médiocres sur les plateformes illégales. La lutte contre le piratage IPTV dépasse donc la simple question légale. Elle concerne l’avenir du football français.
Piratage IPTV : la LFP et Canal+ remportent une bataille clé
La LFP et Canal+ viennent de marquer un point important contre le piratage IPTV. Une décision forte, inédite et symbolique. Mais les défis restent nombreux pour endiguer durablement cette pratique. Une question demeure : comment convaincre les fans de revenir vers les offres légales ?
Voir aussi notre article sur : Une CHAINE FOOT pour la LFP : le pari gagnant