5 mars 2006. Une date gravée dans l’histoire de l’Olympique de Marseille. Ce jour-là, une équipe composée de jeunes joueurs du club, surnommés « les minots de l’OM », tient tête au Paris Saint-Germain sur la pelouse du Parc des Princes.

Ce match nul héroïque (0-0) est bien plus qu’un simple résultat : c’est un symbole, une leçon de courage et de solidarité qui restera à jamais gravée dans la mémoire des supporters marseillais.
Un contexte explosif avant le Classico
Quelques jours avant le Classico, une décision du PSG met le feu aux poudres. Le club parisien réduit de moitié le quota de places accordées aux supporters marseillais et prévoit de commercialiser les sièges restants pour son propre public. Un choix jugé irresponsable par Pape Diouf, alors président de l’OM. Inquiet pour la sécurité des fans olympiens, il menace de boycotter le match. Mais refuser de jouer aurait exposé l’OM à de lourdes sanctions. José Anigo, directeur sportif du club, propose alors une solution radicale : aligner l’équipe réserve, composée de jeunes joueurs du centre de formation.
Deux jours avant le match, Albert Emon, adjoint de Jean Fernandez, rassemble ces jeunes talents. Ces minots, habitués aux terrains du CFA2, vont bientôt fouler la pelouse du Parc des Princes pour un Classico qui s’annonce déséquilibré.

Un défi immense pour les jeunes marseillais
Le 5 mars, la délégation olympienne embarque dans le TGV pour Paris. À leur arrivée, la tension est palpable. Face à eux, une équipe parisienne composée de cadres comme Pauleta, Kalou, Yepes ou encore M’Bami. Sur le papier, la différence de niveau est immense. La presse et les supporters s’attendent à une humiliation pour l’OM.
Cédric Carrasso, capitaine improvisé, mène une équipe composée de Bocaly, Civelli, André Luis, Pradié, Cantareil, Dennoun, Gastine, Delfim, N’Diaye et Gimenez. Ces jeunes joueurs doivent affronter un PSG qui ne peut pas se permettre un faux pas face à une équipe bis.

Une prestation héroïque au Parc des Princes
Dès le coup d’envoi, les Parisiens prennent le contrôle du ballon. Mais les minots de l’OM défendent avec une solidarité impressionnante. Carrasso multiplie les arrêts. Bocaly et Civelli tiennent bon face aux assauts de Pauleta et Kalou. Peu à peu, le PSG doute. Les Marseillais ne lâchent rien et se battent sur chaque ballon.
Le Parc des Princes, d’abord confiant, se met à gronder. Les supporters parisiens s’impatientent. Les joueurs de Guy Lacombe, incapables de trouver la faille, se heurtent à un bloc marseillais inébranlable. Le temps passe et l’exploit devient possible. À chaque tacle, chaque interception, chaque dégagement, les minots de l’OM gagnent un peu plus le respect du public.
Lorsque l’arbitre siffle la fin du match, c’est une explosion de joie du côté marseillais. Les jeunes joueurs exultent, envahissent la pelouse, s’embrassent. Dans les vestiaires, c’est une fête digne d’une victoire. Ce nul 0-0 a des allures de triomphe.
Un accueil triomphal pour les minots de l om
De retour à Marseille, les minots sont accueillis en héros. À la gare Saint-Charles, des centaines de supporters les attendent, scandant leur nom, saluant leur courage et leur engagement. Pour ces jeunes joueurs, ce match représente bien plus qu’un simple point au classement. Il est la preuve que le football est avant tout une question de cœur et de volonté.
Certains de ces minots, comme Garry Bocaly, poursuivront leur carrière au plus haut niveau. Mais tous garderont à jamais ce souvenir gravé dans leur mémoire. Ce jour-là, ils ont écrit une page légendaire de l’histoire de l’OM.
Héritage et enseignements
Le Classico du 5 mars 2006 restera comme un exemple de combativité et d’unité. Ce match a prouvé qu’avec de la détermination et du courage, les écarts sur le papier peuvent être réduits sur le terrain.
Aujourd’hui encore, les supporters marseillais se souviennent de cette rencontre. Une question se pose alors : l’OM connaîtra-t-il un jour une nouvelle épopée aussi marquante ?
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