Aleksander Ceferin : un salaire qui enflamme les débats

Temps de lecture : 5 minutes.

Le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, touche désormais un salaire fixe proche de 3,5 millions d’euros. Une augmentation qui questionne.

Aleksander Ceferin : un salaire qui enflamme les débats

Crédits AFP CC

Depuis son élection en 2016, Aleksander Ceferin incarne le pouvoir du football européen. À la tête de l’UEFA, il prend des décisions majeures pour les clubs et les nations. Mais derrière les coulisses, un autre sujet intrigue : son salaire. En 2024, sa rémunération a franchi un nouveau cap. Aleksander Ceferin touche désormais 3 250 000 francs suisses par an. En euros, cela représente près de 3,5 millions, sans prime ni bonus. Une hausse de 13 % par rapport à l’an dernier. Ce chiffre attire l’attention autant qu’il provoque le débat.

Une progression salariale constante depuis 2016

En 2016, Aleksander Ceferin percevait 1,56 million de francs suisses par an. Ce montant est resté stable lors de sa première et deuxième année de mandat. Mais très vite, les chiffres se sont envolés. Chaque saison, son salaire augmente, sans exception. Huit ans plus tard, la courbe continue de grimper. Son salaire a progressé de 108 % depuis sa première année. Il est aujourd’hui payé plus du double de son revenu initial. Ce rythme de progression est inédit pour un président de l’UEFA. Aucun de ses prédécesseurs n’a connu une telle évolution financière. À titre de comparaison, Michel Platini touchait environ 2,1 millions d’euros annuels à la fin de son mandat. Aleksander Ceferin a donc largement dépassé ce seuil.

Près de 20 millions d’euros cumulés en huit ans

En additionnant ses huit années à la présidence, Aleksander Ceferin a cumulé près de 20 millions d’euros. Précisément 18 848 975 francs suisses ont été versés depuis 2016. Ce total impressionnant fait de lui l’un des dirigeants les mieux payés du sport mondial. L’UEFA justifie cette rémunération par les responsabilités exercées. Gérer les compétitions européennes, défendre les intérêts des fédérations, négocier les droits TV : le poste est exigeant. Mais beaucoup s’interrogent. Est-il normal de voir un dirigeant sportif toucher autant, alors que certains clubs luttent pour survivre ? Cette question divise le monde du football. Les défenseurs de Ceferin rappellent que ses décisions ont renforcé l’UEFA. Ses opposants pointent une déconnexion du terrain et des réalités économiques du sport.

Une hausse supérieure à celle d’Infantino

La comparaison avec Gianni Infantino s’impose naturellement. Le patron de la FIFA touche lui aussi un salaire élevé. Mais sa dernière augmentation n’était « que » de 4,4 %. Aleksander Ceferin, lui, a vu son revenu grimper de 13 % en un an. Cette différence alimente la rivalité entre les deux institutions. L’UEFA et la FIFA mènent parfois des combats d’influence. Les salaires de leurs présidents deviennent un symbole de leur puissance. Pour certains observateurs, Ceferin cherche à affirmer son poids face à la FIFA. D’autres y voient simplement une dérive des hautes sphères du football. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, Ceferin touchait 2 875 000 francs suisses. En 2024, il reçoit 375 000 de plus. Tout cela, sans aucune prime. Son salaire est entièrement fixe, contrairement à d’autres dirigeants sportifs.

Une rémunération sans prime : vrai gage de transparence ?

L’absence de prime dans le contrat d’Aleksander Ceferin est souvent mise en avant. Il n’existe aucun bonus de performance ou de résultats. Ce détail est présenté comme un gage d’éthique. Mais est-ce vraiment suffisant pour calmer les critiques ? Beaucoup considèrent qu’un salaire aussi élevé, même fixe, pose problème. Surtout dans un contexte où le football professionnel connaît des déséquilibres croissants. Certains clubs sont en déficit, d’autres survivent grâce à des aides publiques. Dans ce climat, les millions versés à Ceferin apparaissent déconnectés. Pour ses soutiens, la clarté de sa fiche de paie reste un atout. Aucun mystère, aucune prime cachée. L’UEFA publie chaque année le montant précis de sa rémunération. Mais cette transparence ne suffit pas à faire taire les polémiques.

Le pouvoir de l’image dans la communication de l’UEFA

Aleksander Ceferin soigne son image. Il se présente comme un président proche des joueurs, soucieux d’équité. Pourtant, la communication de l’UEFA reste très contrôlée. Les informations sur les salaires sortent rarement de l’institution. Ce n’est qu’une fois par an, dans un rapport financier, que les montants sont révélés. Aucun détail sur d’éventuels avantages ou frais couverts. Ce silence renforce les soupçons. Le grand public découvre alors, presque par surprise, une augmentation à sept chiffres. Ce mode de communication tranche avec la transparence prônée. Une contradiction qui alimente les critiques sur la gouvernance du football.

Une concentration du pouvoir et des ressources

Ceferin incarne une nouvelle ère dans la gestion du football européen. Centralisation des décisions, multiplication des projets, relations étroites avec les grands clubs. Tout cela s’accompagne d’une forte concentration des ressources. Son salaire est le reflet de cette dynamique. L’UEFA a généré des revenus records ces dernières années. Les compétitions comme la Ligue des Champions rapportent des milliards. Mais la redistribution de ces fonds reste floue. Pendant que les petits clubs réclament plus de soutien, les dirigeants encaissent des millions. Aleksander Ceferin cristallise cette tension. Son salaire devient le symbole d’un football dirigé depuis le sommet.

Le débat sur l’éthique salariale dans le sport

La rémunération d’Aleksander Ceferin relance un débat plus large. Quel est le juste salaire pour un dirigeant sportif ? Certains estiment qu’il faut aligner les présidents sur les standards du privé. D’autres appellent à une limitation stricte, basée sur l’intérêt général. Le monde du football semble hésiter entre ces deux visions. Pour l’instant, aucune régulation claire n’existe à ce sujet. Chaque institution fixe librement la rémunération de son patron. L’UEFA, en validant ces hausses successives, envoie un message fort. Ce choix divise autant qu’il fascine. Il montre aussi l’évolution du statut du président : de gestionnaire à figure d’autorité médiatique.

Alors que le salaire d’Aleksander Ceferin fait débat, une autre question brûle les lèvres : combien gagne Gianni Infantino ?

Abonnez-vous à TopicFoot
Entrez votre Mail pour recevoir nos derniers articles.
icon

Voir aussi notre article sur : Combien gagne Kylian MBAPPE par mois et par an ?