Budget du RC Lens pour la saison 2025-2026

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À l’heure où les droits TV s’effondrent et les équilibres économiques vacillent, le budget du RC Lens s’impose comme un cas d’école.

Budget du RC Lens pour la saison 2025-2026

Une saison charnière pour les finances du RC Lens

La saison 2025-2026 s’ouvre dans une ambiance incertaine pour le football français. À Lens, les dirigeants ont tranché dans le vif. Le budget du RC Lens est désormais estimé à entre 60 et 65 millions d’euros, soit une baisse brutale de 38 % par rapport à la saison précédente. Ce choix fort, piloté par le président Joseph Oughourlian, reflète une ambition simple : assainir durablement les finances, même au prix d’un recul temporaire sur le plan sportif. Cette orientation n’est pas figée. Elle repose sur des estimations actuelles et affinée en fonction de l’évolution du marché et des ventes à venir.

Un budget validé sans réserve par la DNCG

Dans un climat où de nombreux clubs tremblent devant la DNCG, Lens a obtenu un feu vert total, sans encadrement ni restriction. Ce signal fort illustre la solidité du modèle lensois, même si les projections ont été volontairement prudentes. Le club n’intègre aucun revenu issu des droits TV domestiques dans ses prévisions. Face à l’absence d’accord de diffusion global, l’approche lensoise tranche : mieux vaut être trop prudent que trop optimiste.

Recettes en chute libre, ventes en ligne de mire

L’effondrement des droits audiovisuels ne laisse personne indemne. Pour Lens, les droits TV sont estimés à seulement 5 millions d’euros, un gouffre comparé aux 70 millions perçus en 2023-2024, année de Ligue des Champions. La chaîne 100 % Ligue 1 proposée par la LFP, facturée 14,99 € par mois, peine à convaincre. Son efficacité commerciale est encore floue. Résultat : le RC Lens s’attend à des miettes de redistribution, via beIN Sports et la plateforme de la Ligue.

Dans ce contexte, le mercato devient vital. Avec 30 millions d’euros déjà engrangés via la vente de Kevin Danso à Tottenham, de Facundo Medina à l’OM et de Frankowski à Galatasaray, le club vise 55 millions de ventes pour équilibrer ses comptes. Andy Diouf et Neil El Aynaoui sont les prochains sur la liste, chacun valorisé à 15 millions d’euros.

Sponsors fidèles, nouveaux partenaires et stabilité commerciale

Le budget du RC Lens peut compter sur un sponsoring solide. Les partenaires historiques tels que Puma, Auchan, Winamax et le groupe Lempereur maintiennent leur engagement. Le club a récemment signé avec Krys pour trois saisons, et Boulanger a renouvelé son contrat. Ces revenus commerciaux atteignent 12 millions d’euros, preuve d’un club encore attractif. À l’horizon 2026-2027, le passage à Adidas comme équipementier pourrait booster ces recettes de manière significative.

Bollaert plein, recettes modérées

Avec 28 500 abonnés et des tarifs inchangés, le stade Bollaert-Delelis affiche complet presque chaque week-end. Le public lensois reste un atout inestimable, mais les 6 millions d’euros générés par la billetterie demeurent modestes, en raison de la capacité limitée du stade et des tarifs abordables. La priorité reste la fidélité populaire, pas la rentabilité à tout prix.

Diversification en marche

Outre les revenus classiques, Lens mise sur la formation, le merchandising (piloté par M2A), et les primes de classement versées par la LFP (environ 1,8 million d’euros pour la 9e place). Ces revenus dits « divers » sont évalués à 9 millions d’euros, montrant l’importance de ne plus dépendre uniquement des droits TV. Cette diversification s’impose comme un levier stratégique.

Réduction massive de la masse salariale

Le virage budgétaire le plus net concerne les salaires. En 2023-2024, Lens consacrait près de 40 millions d’euros à sa masse salariale. Cette saison, elle sera réduite à 27 millions d’euros, une baisse nette de plus de 10 millions. Les départs de Nzola, Medina, Mendy, Satriano et Aguilar allègent considérablement la fiche de paie. Le salaire moyen chute de 81 500 à 66 000 euros brut mensuels. Cette maîtrise salariale est indispensable pour survivre sans les revenus télévisés traditionnels.

Charges fixes et stade Bollaert

Les charges opérationnelles du RC Lens représentent environ 35 millions d’euros. Elles comprennent les amortissements, le fonctionnement global et les 4,5 millions d’euros de location du stade Bollaert-Delelis. Même en allégeant les salaires, ces coûts incompressibles pèsent lourd. Le club doit donc faire preuve d’une gestion rigoureuse pour rester compétitif.

Maintenir l’ambition dans la sobriété

Le président Oughourlian l’a rappelé : Lens ne sera pas chaque saison en coupe d’Europe. Le budget du RC Lens est taillé pour viser la solidité avant l’exploit. Avec la 10e masse salariale de Ligue 1, le club devra surperformer pour espérer accrocher une place européenne. Mais cette stratégie est claire : rester en Ligue 1, faire confiance aux jeunes, et éviter les trous financiers à répétition. L’ADN du club se redéfinit, entre réalisme et fierté.

Lens dans le paysage économique de la Ligue 1

Avec ses 62 millions d’euros, Lens se situe entre Strasbourg (65 millions) et Brest (48 millions). Ce positionnement reflète une adaptation aux temps nouveaux. La Ligue 1 post-2024 est une autre compétition, marquée par une baisse généralisée des revenus. Pour survivre, les clubs doivent apprendre à se réinventer économiquement. Lens l’a compris. Son budget incarne un virage que beaucoup devront suivre, volontairement ou non.

Une base saine pour rebondir

Le budget du RC Lens pour 2025-2026 n’est pas un repli, mais une fondation. En renonçant aux certitudes financières d’hier, le club prépare un avenir plus stable. Le projet lensois s’ancre désormais dans la gestion, la fidélité populaire et une capacité d’adaptation rare dans le football français. Une voie audacieuse, mais sans doute incontournable.

Reste désormais à observer comment cette stratégie influencera les ambitions sportives du RC Lens sur le terrain.

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