Avec un budget en forte hausse grâce à la Ligue des Champions, Monaco se projette dans une saison charnière à fort enjeu économique

Le retour de l’AS Monaco sur la scène européenne s’accompagne d’un budget estimé à 185-195 millions d’euros pour 2025-2026. Le club princier, en pleine expansion financière, bénéficie d’un contexte porteur entre partenariats renforcés, affluence retrouvée et valorisation de son effectif. Ces données restent néanmoins provisoires et sujettes à modification selon les performances sportives et les mouvements du marché.
Une base financière solide construite dans la régularité
Monaco a bouclé la saison 2024-2025 avec un budget de 165 millions d’euros. Cette enveloppe place le club au quatrième rang de la Ligue 1. Derrière les géants PSG, Marseille et Lyon, l’AS Monaco reste un pilier économique du championnat. Ce statut s’appuie sur une gestion rigoureuse, saluée par la validation des critères du Fair-Play Financier de l’UEFA. À l’heure où plusieurs clubs français peinent à équilibrer leurs comptes, le club du Rocher affiche une trajectoire maîtrisée. La stabilité de sa masse salariale et la rationalisation de ses dépenses lui offrent une base propice pour franchir un cap budgétaire.
La Ligue des Champions change la donne
La qualification directe pour la phase de groupes de la Ligue des Champions a tout bouleversé. En battant Lyon 2-0 lors de la 33e journée, les hommes d’Adi Hütter ont ouvert un nouveau cycle économique. Le nouveau format de la C1, plus lucratif, assure au club une prime de participation de 18,62 millions d’euros. À cela s’ajoutent des bonus liés aux résultats (2,1 millions par victoire, 700 000 euros par nul) et un classement final récompensé jusqu’à 2 millions d’euros supplémentaires. En y ajoutant les droits TV européens et la billetterie, Monaco pourrait engranger entre 60 et 80 millions d’euros grâce à sa campagne continentale. Ce levier de croissance rebat les cartes et alimente une dynamique de développement rare dans le football français.
Des droits TV domestiques sous tension mais stables
Sur le plan national, l’environnement est moins favorable. La diffusion de la Ligue 1 a basculé vers la nouvelle plateforme Ligue 1+, proposée à 14,99 euros par mois. Cette bascule crée des incertitudes sur la redistribution des revenus. Pourtant, Monaco anticipe une relative stabilité de ses droits TV, estimés à 38 millions d’euros. Ce maintien est lié à la régularité sportive du club et à sa bonne image dans le paysage audiovisuel. Mais cette ligne budgétaire ne devrait pas croître à court terme. Le club devra donc chercher ailleurs des marges de progression.
Une politique de transferts cohérente et efficace
Le mercato 2025-2026 s’inscrit dans une stratégie équilibrée. D’un côté, le club se renforce avec des profils ciblés comme Paul Pogba (libre), Ansu Fati (prêt) ou Eric Dier (transfert). De l’autre, il mise sur des ventes à forte valeur ajoutée. Wilfried Singo, Vanderson ou Caio Henrique figurent parmi les joueurs susceptibles de rapporter entre 40 et 60 millions d’euros. Ces arbitrages traduisent une volonté claire : maintenir un effectif compétitif sans déséquilibrer les finances. La cellule de recrutement, réputée pour sa finesse, poursuit son travail de fond pour identifier les talents de demain.
Des partenariats renforcés et diversifiés
Sur le terrain commercial, Monaco récolte les fruits de son attractivité grandissante. Le club a noué des accords solides avec APM Monaco, Renault, la République Démocratique du Congo ou encore VBET. Ces partenariats stabilisent les revenus commerciaux autour de 16 millions d’euros. Ce chiffre pourrait encore progresser grâce à la visibilité offerte par la Ligue des Champions. La marque Monaco séduit et s’exporte bien. La Principauté, avec son image haut de gamme, continue d’attirer des sponsors ambitieux.
Une affluence en hausse au Stade Louis-II
Souvent moqué pour ses tribunes clairsemées, le Stade Louis-II retrouve de la voix. La saison écoulée a vu l’affluence progresser de 23 %. Cette tendance positive devrait s’accentuer avec l’arrivée de grands clubs européens sur le Rocher. Résultat : la billetterie devrait générer environ 10 millions d’euros, contre 8 millions l’an dernier. Cette hausse traduit un lien renforcé entre le club et sa base de supporters. Elle illustre aussi un changement d’image : Monaco ne veut plus être seulement un club formateur, mais une vraie place forte du football européen.
Une projection budgétaire ambitieuse mais réaliste
En agrégeant ces différentes sources de revenus, le budget global de l’AS Monaco pour 2025-2026 est estimé à 195 millions d’euros. Cette projection s’appuie sur un scénario médian, avec des hypothèses prudentes sur les transferts et des performances correctes en Ligue des Champions. Le club se donne une marge de manœuvre avec une fourchette comprise entre 185 et 195 millions d’euros. L’équilibre budgétaire est réparti entre une masse salariale stable (52,65 millions), des investissements mercato maîtrisés (40 millions) et un budget de fonctionnement autour de 102 millions. Cette répartition témoigne d’un pilotage clair et anticipé.
Une concurrence française de plus en plus dense
Avec ce budget, Monaco reste dans le Top 5 des clubs français. Le PSG reste hors d’atteinte . Lyon et Marseille conservent une avance, mais Monaco les talonne. Sa présence en Ligue des Champions lui offre un avantage compétitif non négligeable. Face à Lille, Rennes ou Nice, l’ASM dispose de moyens supérieurs. Ce positionnement permet de viser un podium régulier en Ligue 1 et des parcours européens cohérents. Le club veut capitaliser sur cet élan pour consolider sa place parmi les meilleurs.
Les enjeux de demain
Monaco aborde la saison avec des opportunités à saisir. La Ligue des Champions lui offre une vitrine unique et des revenus nouveaux. Le marché des transferts peut encore révéler des surprises, dans un sens comme dans l’autre. Le club devra aussi répondre à plusieurs défis. Le Fair-Play Financier impose de respecter un cadre strict. La concurrence européenne s’intensifie, et les talents formés au club attirent l’œil des grands clubs. Fidéliser ces joueurs devient une priorité. Il faudra aussi poursuivre l’effort de communication pour consolider la base de supporters et séduire de nouveaux partenaires. La stratégie de croissance ne pourra réussir qu’avec une vision globale et cohérente.
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