Le club azuréen entre incertitudes économiques et ambitions européennes, avec un budget revu à la baisse pour 2025-2026
Alors que l’OGC Nice s’apprête à disputer la saison 2025-2026, le club évolue dans un paysage financier instable. Entre désengagement progressif de son actionnaire, réformes des droits télévisés et ambitions européennes, les Aiglons naviguent à vue. Ce budget, estimé entre 140 et 150 millions d’euros, reflète une période de transition pour le club rouge et noir. Ces chiffres sont issus des données disponibles à ce jour et seront susceptibles d’évoluer dans les mois à venir.
Un contexte budgétaire marqué par la prudence
L’OGC Nice sort d’un exercice 2024-2025 achevé avec un budget de 150 millions d’euros. Une enveloppe significative, qui plaçait le club dans la première moitié des budgets de Ligue 1. Mais cette stabilité apparente cache de fortes tensions. La masse salariale du club atteignait 93,01 millions d’euros, soit 62 % du budget total. Une norme conforme aux standards européens, mais que le club souhaite désormais optimiser. Pour y parvenir, Nice mise sur des contrats de plus en plus indexés à la performance. Une manière de responsabiliser les joueurs tout en maîtrisant les charges fixes. Derrière ces ajustements se profile un virage stratégique initié par son actionnaire, le groupe INEOS, désormais moins enclin à investir à perte dans le projet niçois.
INEOS réduit la voilure
Le groupe dirigé par Jim Ratcliffe revoit ses priorités. Après avoir investi massivement depuis 2019, INEOS a initié une baisse progressive de sa contribution. En toile de fond, une réflexion sur la vente du club, évalué à environ 250 millions d’euros. La banque Lazard a été mandatée pour sonder le marché. Même si aucune vente n’est encore actée, cette situation a un effet direct sur le budget. Les dirigeants niçois doivent désormais composer avec une enveloppe légèrement réduite, estimée à 140 et 150 millions d’euros pour 2025-2026. Soit une baisse de 5 % par rapport à l’exercice précédent. Dans les faits, cela oblige le club à repenser ses équilibres financiers. Exit les folies du mercato. Place à une gestion plus rigoureuse et des choix sportifs mieux ciblés.
Les droits TV en chute libre
Autre épine dans le pied du club : l’incertitude autour des droits télévisuels. La saison 2025-2026 marque la fin de l’ère DAZN, remplacée par la plateforme Ligue 1+. Commercialisée à 14,99 euros par mois, cette offre ambitionne de capter directement les fans de football. Problème : la répartition des revenus aux clubs reste floue. Pour l’OGC Nice, qui percevait 29,8 millions d’euros en 2024, une baisse est inévitable. Les premières estimations évoquent une diminution de 10 à 15 %, ramenant les recettes à environ 26 millions d’euros. Une perte difficile à compenser, d’autant que ces droits TV représentaient un socle important du budget niçois. La direction du club devra désormais s’appuyer davantage sur d’autres sources de revenus pour conserver sa compétitivité.
L’Europe, une bouffée d’oxygène
Dans ce contexte contraint, la participation à la Ligue Europa constitue une opportunité financière précieuse. Qualifié pour la compétition en 2025-2026, l’OGC Nice peut espérer des recettes conséquentes. La prime de participation s’élève à 4,31 millions d’euros. À cela s’ajoutent les primes de performance (450 000 euros par victoire, 150 000 euros par match nul) et les recettes billetterie, estimées entre 2 et 3 millions d’euros. En fonction de son parcours, le club pourrait donc engranger entre 8 et 12 millions d’euros. Ce revenu, inédit l’an dernier, vient compenser en partie la baisse des droits TV et le retrait d’INEOS. Au total, les recettes liées à l’Europe sont estimées à 9,8 millions d’euros pour cet exercice.
Une répartition des revenus en mutation
Si l’on additionne les différentes sources de revenus, le budget prévisionnel 2025-2026 atteint 140-150 millions d’euros. Un chiffre qui tient compte de la baisse d’investissement d’INEOS et de la qualification européenne. Dans le détail, les recettes commerciales devraient rester stables à 60 millions d’euros. Les autres revenus, incluant les transferts, sont estimés à 64,6 millions. Les droits TV, en baisse, représentent 26,1 millions. La billetterie progresserait légèrement à 6,6 millions. Cette répartition traduit une volonté de diversification des recettes. Le club ne peut plus se reposer sur une seule source de financement. Il doit désormais bâtir un modèle économique plus autonome et moins dépendant des actionnaires.
Une masse salariale en baisse contrôlée
Avec un budget global revu à la baisse, la masse salariale est également ajustée. En respectant le ratio de 62 %, elle devrait s’élever à environ 88 millions d’euros. Une baisse de 5 millions d’euros par rapport à la saison précédente. Ce recul s’explique par la volonté de rationaliser les dépenses, mais aussi par le renouvellement progressif de l’effectif. Les contrats les plus onéreux arrivant à échéance, Nice peut ajuster ses engagements. Le recrutement privilégiera désormais des profils à fort potentiel de revente, plutôt que des stars établies. Cette stratégie vise à bâtir une équipe compétitive tout en conservant une marge de manœuvre financière.
Un budget dans la moyenne haute de la Ligue 1
L’OGC Nice se situe dans le haut du panier de la Ligue 1. Loin derrière le PSG, mais à un niveau proche de l’AS Monaco. Le club devance Lille, Lens ou encore Rennes. Cette position intermédiaire reflète la stature actuelle de l’OGC Nice : un prétendant régulier aux places européennes, sans pour autant rivaliser avec les très gros budgets. La performance sportive devra donc être en cohérence avec cette réalité financière. Une qualification en Ligue des Champions, par exemple, permettrait de franchir un cap. Avec un minimum de 30 millions d’euros de revenus en cas de phase de groupes, cette compétition reste un objectif stratégique pour les dirigeants.
En quête d’un nouveau cap
Le budget de l’OGC Nice pour 2025-2026 reflète une phase de transition. Le club tente de stabiliser son modèle économique tout en restant ambitieux sur le plan sportif. La participation à la Ligue Europa offre un bol d’air, mais ne suffira pas à combler toutes les incertitudes. La situation autour des droits TV reste préoccupante, et l’avenir du club dépend aussi des intentions réelles d’INEOS. Si une vente se concrétise, elle pourrait rebattre les cartes. Un nouvel actionnaire pourrait redonner un élan financier, ou au contraire poursuivre une politique d’austérité. En attendant, le club doit faire preuve d’ingéniosité pour concilier performance et équilibre économique. Cette saison 2025-2026 s’annonce donc comme un test grandeur nature pour la solidité du projet niçois.
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